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Finances publiques

Le Crédit Lyonnais alourdit les besoins de financement de l'Etat

Les besoins de financement de l'Etat seront de 177 milliards en 2013

Les besoins de financement de l'Etat seront de 177 milliards en 2013 - -

L'Etat va emprunter 4,5 milliards d'euros sur les marchés pour solder la faillite du Crédit Lyonnais. Pour 2013, les besoins de financement de l'Etat s'élèvent déjà à 185 milliards d'euros. Ils seront de 177 milliards l'an prochain.

L'Etat va profiter des taux bas actuels pour emprunter 4,5 milliards d'euros sur la marchés afin de solder la dette du Crédit Lyonnais avec un an d'avance sur le calendrier initial.

Un article du projet de loi de finances rectificative pour 2013, qui doit être adopté, mercredi 6 novembre, en Conseil des ministres, autorisera l'Agence France Trésor, qui dépend de Bercy, à le faire.

Il pourrait également en être ainsi à l'avenir avec le dossier Dexia. La déconfiture de la banque franco-belge a déjà coûté 6,6 milliards d'euros aux contribuables français et pourraient leur en prendre davantage à l'avenir. La Cour des comptes, dans un rapport publié en juillet, estimait que "l'extinction" de la banque aura "vraisemblablement un horizon bien plus lointain que 2020".

Des gouttes d'eau cependant comparés aux besoins de financement de l'Etat. Cette année, selon le rapport budgétaire du député PS Dominique Lefebvre, ces besoins vont atteindre 185 milliards d'euros. L'an prochain ajoute le député, "le besoin de financement de l’État pour 2014 est colossal, puisqu’il s’élève à 177 milliards d’euros, même si cela représente une baisse de près de 9 milliards par rapport à 2013".

Contrecoup de la crise de 2008/2009

Sur ces 177 milliards d'euros, 70,2 milliards seront consacrés à financer le déficit budgétaire, 105 milliards à amortir la dette à moyen et long terme, et 1,8 milliard pour les investissements d'avenir.

"Au-delà de 2014, force est de relever que malgré la réduction prévue du déficit budgétaire, le besoin de financement de l’État pourrait demeurer à un niveau élevé compte tenu de la nécessité de refinancer un volume significatif de titres émis à moyen terme durant la crise financière de 2008/2009 et arrivant à échéance (53 milliards d’euros en 2015)", explique Dominique Lefebvre.

Remontée prudente des taux

La charge de la dette passerait d’environ 45 milliards d’euros fin 2013 à 46,65 milliards d’euros fin 2014 (+3,7 %) sous l’effet de l’accroissement de l’encours, d’une augmentation modérée de l’inflation et d’une hypothèse prudente de remontée des taux d’intérêt à dix ans de 100 points de base (+ 3,3 % en moyenne annuelle) et des taux courts de 25 points de base (0,3 % en moyenne annuelle).

"Ces hypothèses reposent néanmoins sur la capacité de la France à démontrer sa capacité à tenir ses engagements de réduction du déficit public et à mener des réformes structurelles vis-à-vis des investisseurs mais également vis-à-vis des deux principales agences de notation (Standard ans Poor’s et Moody’s) qui doivent préciser leurs perspectives pour la France d’ici la fin 2013", écrit Dominique Lefebvre.

Depuis la rédaction de son rapport, S&P a dégradé la note de la France, mais sans incidence pour l'instant sur sa capacité à emprunter.

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P.C