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Croissance: Hollande doute de pouvoir tenir le cap

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François Hollande pourrait revoir à la baisse la prévision de croissance pour 2013, Bercy ayant jusqu'ici fixé le cap à +0,8%. Une prévision jugée trop optimiste par la Cour des comptes... et un objectif que le chef de l'Etat doute de pouvoir atteindre cette année.

François Hollande a affirmé mardi qu'« il ne sert à rien d'afficher des objectifs » en termes de croissance « s'ils ne peuvent pas être atteints », en n'excluant pas un ajustement « dans les prochains jours » de la prévision fixée à 0,8% en 2013.
Le président de la République s'exprimait lors d'un point de presse à l'Elysée avec l'ancien chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, alors que la Cour des comptes, dans son rapport annuel publié mardi, juge trop optimiste la prévision de croissance actuelle.
« En France, nous avons depuis plusieurs mois un principe de vérité, c'est-à-dire que nous affichons des objectifs de croissance en fonction de ce que nous pensons être la réalité économique prévisible et à chaque fois nous avons réajusté nos objectifs de croissance lorsque nous avons eu ces confirmations, a déclaré François Hollande. Nous le ferons dans les prochains jours si c'est nécessaire. Il ne sert à rien d'afficher des objectifs s'ils ne peuvent pas être atteints (...). En revanche nous devons tout faire pour que dans l'année 2013 nous ayons le sérieux budgétaire sur lequel nous sommes engagés mais que nous ayons aussi une volonté de préserver l'activité ».

Nombreuses incertitudes

Dans le rapport public annuel de la Cour des comptes publié mardi, Bercy reconnaît que « concernant les perspectives macroéconomiques pour 2013, les incertitudes sont toujours nombreuses ».
La prévision de croissance de 0,8%, jugée trop optimiste par la Cour ainsi que par la plupart des économistes et institutions internationales, « sera réévaluée dans le cadre de la préparation du programme de stabilité, qui sera transmis au Parlement à la mi-avril », assurent les ministres.
Sauf que les dernières déclarations de François Hollande pourraient au contraire précipiter ce réajustement à la baisse.
Si la croissance est moindre que prévu jusqu'ici, l'exécutif devra préciser s'il prend de nouvelles mesures de rigueur, pour tenir coûte que coûte son objectif de déficit à 3%, ou s'il le reporte d'un an.

Réduction des déficits: Bercy garde le cap

Jusqu'ici, en tout cas, le gouvernement « maintient ses objectifs » de réduction du déficit public de la France, indique Bercy dans sa réponse écrite à la Cour des comptes, qui juge difficile à réaliser l'engagement d'un retour à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013.
« L'exécution 2012 du budget de l'Etat ne remet pas en cause l'objectif d'un déficit public de 3% en 2013, les mesures permettant d'atteindre la cible, avec une croissance du PIB de 0,8% en 2013, ayant été adoptées », affirment le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et son ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac.

Alexandre Le Mer avec AFP