La croissance n’est pas une fin en soi pour le Conseil économique et social
"Il faut arrêter de courir après la croissance", c’est en substance le message de Roger Montereau, co-auteur du rapport annuel sur l’état de la France lors de sa présentation ce mercredi. Pour eux, il faut s’habituer à ce qu’on ne connaisse plus d’augmentations faramineuses du PIB.
Le constat que dresse le représentant de la section économie du Conseil économique social et environnemental est inquiétant. Hausse du chômage, baisse des revenus, part importante de jeunes de 15 ans qui ont du mal à lire, taux de pauvreté en augmentation... Tout ceci rend la situation de la France "préoccupante". En dépit des 1,7% de croissance en 2012, tout cela fait craindre au Conseil une entrée en récession de la France en 2013.
Viser la prospérité plutôt que la croissance
Mais pour Roger Montereau, la croissance ne peut plus désormais être un but en soi. "Il va falloir s’habituer à vivre sans croissance", prévient-il. Mais pas besoin d’elle, dit celui qui préfère viser la "prospérité" et le "bien vivre". Le rapport prend d’ailleurs en compte, outre les traditionnels PIB et taux de chômage, des indicateurs de "bien-être". Parce que les "indicateurs économiques ne suffisent pas à rendre compte de l’état de la France", explique-t-il.
Pas question pour autant de décroissance. Il s’agit de miser sur la réduction des dépenses, au niveau de l'Etat comme des ménages. La "réduction des coûts" n’est pas non plus une finalité. Elle doit mener à une "adaptation du système social", non à sa disparition. Le représentant de la section économie du Cese préconise par exemple des économies d’énergie, un meilleur tri des déchets, des politiques pour réduire le prix des loyers… Une transition écologique en somme.