BFM Business
Finances publiques

La croissance ne repart pas, selon l'Insee

L'innvestissement des entreprises devrait se redresser de 0,7% sur l'ensemble de l'année 2014.

L'innvestissement des entreprises devrait se redresser de 0,7% sur l'ensemble de l'année 2014. - -

Dans sa dernière note de conjoncture, publiée mardi 24 juin, l'institut table sur une croissance de seulement 0,7% pour 2014 soit moins que la prévision du gouvernement qui est de 1%. Le chômage augmenterait légèrement pour atteindre 10,2%. Mais le pouvoir d'achat progresserait.

Le désaveu pour l'exécutif est important. Dans sa dernière note de conjoncture publiée mardi 24 juin, l'Insee met à mal la prévision de croissance du gouvernement de 1% pour 2014. Le 11 juin, le Haut Conseil aux Finances publiques avait déjà émis des doutes sur cet objectif. Michel Sapin avait alors répondu que ce chiffre "peut parfaitement être atteint".

Cela ne semble pas vraiment être l'avis de l'Insee qui anticipe, pour l'ensemble de l'année 2014, une hausse de 0,7%. En outre, l'institut table sur un chômage à 10,2% de la population active à la fin de l'année, Outre-mer compris, contre 10,1% actuellement.

Plus globalement l'Insee reste dubitatif quant à la vigueur de la reprise, titrant sa note de conjoncture "la croissance revient mais ne décolle pas". Pour rappel, l'Observatoire BFM Business a prévu une croissance de 0,5% cette année.

> La croissance sous les 1%

Après 0% au premier trimestre, l'Insee estime que le PIB va progresser de 0,3% au deuxième, au troisième, et au quatrième trimestre de cette année. Au final, la croissance devrait ainsi s'élever à 0,7% sur l'ensemble de l'année 2014, contre 0,4% en 2013.

L'Insee explique que certains aléas qui ont plombé l'économie au début de l'année, tels que les dépenses d'énergie en berne due à l'hiver doux, ou encore les contrecoups d'achats anticipés de véhicules fin 2013, vont disparaître. Mais cela ne sera pas suffisant pour dynamiser l'économie française.

> Le chômage en légère hausse

L'Insee estime aussi que l'emploi total va progresser de 54.000 postes en 2014, soit grosso modo le même chiffre qu'en 2013 (55.000). Mais ces créations d'emplois ne seront pas suffisantes pour absorber la hausse de la population active.

En conséquence, le taux de chômage va progresser pour atteindre 10,2% au deuxième trimestre, pour se stabiliser ensuite sur les deux trimestres suivants. Pour la seule France métropolitaine, le taux de chômage progressera de 0,1%, à 9,8%.

> Le pouvoir d'achat relancé

Selon l'Insee, les dépenses de consommation des ménages vont en revanche progresser, cette année de 0,3% en 2014 comme en 2013.

Le pouvoir d'achat des Français devrait se redresser de 0,7% "grâce au moindre dynamisme des impôts et cotisations. Enfin, le taux d'épargne des Français, à plus de 16% au premier trimestre, devrait baisser pour atteindre 15,4%, en moyenne sur 2014.

> Rebond modeste des investissements des entreprises

Après une baisse au premier trimestre, l'investissement des sociétés devrait progresser à un rythme moyen de 0,2% sur les trois derniers trimestres de 2014. Sur l'ensemble de l'année, "les dépenses d'investissement des entreprises rebondiraient modérément de 0,7%", en conclut l'Insee. On peut y voir les premiers effets de la politique pro-compétitivité impulsée par François Hollande et mise en oeuvre par Manuel Valls.

Il n'empêche, le climat des affaires s'est dégradé en juin selon l'indicateur publié ce 25 juin par l'Insee. Il est ressorti à 92 contre 94 en mai et se maintient en deça de sa moyenne de long terme, 100.

> L'inflation sous les 1%

L'Insee estime que la hausse des prix en France va rester très contenue, avec une hausse de 0,7% d'ici à la fin de l'année 2014.

Julien Marion