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Déficit: accessoire pour Montebourg, prioritaire pour Sapin

Arnaud Montebourg place la croissance avant la réduction des déficits dans l'ordre des priorités.

Arnaud Montebourg place la croissance avant la réduction des déficits dans l'ordre des priorités. - -

Le nouveau ministre de l'Economie a estimé, ce lundi 5 avril, que la question de la réduction du déficit français était "accessoire" par rapport à la nécessité de relancer la croissance. Son homologue aux Finances n'est pas de cet avis.

Les officiels européens martèlent que la France doit tenir ses engagements en matière de déficit. Ils sont à moitié entendus à Bercy. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, déclare ainsi ce lundi 7 avril que "la question des comptes publics est une question accessoire par rapport à la croissance", sur I-Télé.

Celui qui a vu la semaine dernière son portefeuille élargi à l'Economie a expliqué lors d'une visite à Berlin avoir trouvé bon accueil auprès de ses interlocuteurs allemands sur ce point.

"La croissance, c'est elle qui crée des emplois, les comptes publics ça ne crée aucun emploi, ça peut même en détruire", a-t-il ajouté. "C'est le message que j'adresse ici à nos amis allemands, qui d'ailleurs font preuve de compréhension."

Équilibre entre croissance et réduction des déficits

Egalement à Berlin, le ministre des Finances, Michel Sapin, a quant à lui expliqué qu'il fallait discuter du bon équilibre entre la croissance économique et le redressement des comptes, tout en assurant que la France tiendrait ses engagements en matière de baisse des déficits.

"Nous avons tous conscience que le chemin qui nous mène vers la sortie définitive de crise passe premièrement par le respect de nos engagements et deuxièmement par une croissance économique supérieure", a-t-il dit.

La semaine dernière, il avait pourtant affirmé, au lendemain de sa nomination aux Finances qu'il comptait négocier un nouveau délai pour atteindre l'objectif de déficit à 3% du PIB, actuellement programmé pour fin 2015.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroem Djisselbloem, et le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, avaient répondu que la France devait tenir ses engagements.

N.G. avec Reuters