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Finances publiques

Déficit: le gouvernement plus ambitieux pour 2016 et 2017

Le gouvernement table désormais sur un déficit à 3,6% pour 2016 et 2,7% pour 2017

Le gouvernement table désormais sur un déficit à 3,6% pour 2016 et 2,7% pour 2017 - Jacques Demarthon - AFP

Bercy a, ce jeudi 11 décembre, revu à la baisse ses estimations de déficit pour 2016 et 2017. Une annonce qui fait suite aux 3,6 milliards d'euros d'efforts engagés pour 2015.

Poussé par Bruxelles à faire plus, Paris revoit ses ambitions à la hausse. Le gouvernement français a ainsi annoncé ce jeudi 11 décembre tabler sur des déficits plus faibles à la fois pour 2016 et 2017.

Dans le détail, l'exécutif a décidé de revoir le chiffre de 2016 à -3,6% (contre -3,8% auparavant) et à 2,7% en 2017 (contre -2,8% auparavant). Cette nouvelle trajectoire tient, en fait, compte des efforts qui seront déjà réalisées pour l'année 2015.

Le 3 décembre, l'exécutif avait déjà révisé à la baisse sa prévision pour cette dernière année à 4,1% contre 4,4% auparavant. Le ministre de l'Economie et des Finances avait alors indiqué que cette révision "aura un impact sur 2016 et 2017" et permettra notamment au déficit 2017 d'être "largement en dessous de 3%", la barre maximale fixée par les traités européens.

Sous la pression de la Commission européenne, Paris avait, en octobre dernier, été contraint de prendre de nouvelles mesures pour dégager 3,6 milliards d'euros pour réduire le déficit 2015.

Hausse de la fiscalité 

Ces mesures ont été intégrées au projet de Budget pour 2015 ainsi qu'au projet de Budget rectificatif pour 2014. Parmi elles figure la surtaxe d'habitation sur certaines résidences secondaires, adoptée la semaine dernière par les députés. 

L'exécutif a également décidé d'alourdir la fiscalité du secteur financier en rendant non déductible d'impôt plusieurs taxes acquittées par les banques et les assurances.

Convaincre Bruxelles

L'ensemble de ces efforts doit ainsi convaincre la Commission européenne de faire preuve de clémence vis-à-vis de Paris. La France, qui a unilatéralement décidé de reporter à 2017 l'objectif de ramener le déficit sous les 3% de PIB. Paris reste sous la menace d'une sanction de Bruxelles pour non-respect des règles budgétaires. Ce qui constituerait une première pour un pays de la zone euro.

La Commission européenne a affirmé qu'elle rendrait son verdict sur la France début mars et qu'elle serait particulièrement attentive aux réformes structurelles qui seront menées par Paris, notamment la loi sur l'activité présentée mercredi par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

Ce texte arrivera au début de l'année prochaine devant le Parlement. Il risque toutefois de ne pas ressortir indemne de l'examen parlementaire. L'un des principaux sujets de ce projet de loi, la réforme du travail dominical cristallise en effet les oppositions au sein de la majorité socialiste.

Julien Marion avec Reuters