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Finances publiques

Les nouveaux moyens pour lutter contre Daesh respecteront l'objectif de 3%, selon Bercy

François Hollande devant le Congrès, lundi après-midi.

François Hollande devant le Congrès, lundi après-midi. - Jacques Demarthon - AFP

Bercy a fait savoir lundi soir que les 8.500 créations de postes annoncées devant le Congrès par François Hollande ne remettront pas en cause les engagements budgétaires promis par Paris. Leur coût devrait, par ailleurs, s'élever à plusieurs centaines de millions d'euros.

"Le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité". Cette simple phrase prononcée par François Hollande lundi 16 novembre semblait annoncer clairement la couleur. Les moyens exceptionnels déployés par la France pour faire face à une menace terroriste sans précédent auront un coût, quitte à ce que celui-ci alourdisse le déficit public.

Ainsi les 8.500 nouveaux postes créés (2.500 dans la justice, 1.000 dans les douanes et 5.000 dans la police et la gendarmerie), couplés à l'abandon des réductions d'effectifs des forces armées pour 2019 se traduiront par un surcroît de dépenses que l'exécutif assumera pleinement.

On aurait dès lors pu croire que la trajectoire budgétaire promis à Bruxelles allait être renvoyée aux oubliettes. Il n'en sera finalement rien. Car lundi soir, Bercy a fait savoir que le surcoût lié aux annonces du président de la République restera "compatible avec nos équilibres et ne remet pas en cause nos engagements européens". Car le coût se chiffrera en "centaine de millions d'euros".

Une trajectoire ajustée?

A l'heure actuelle, la France prévoit de tenir les objectifs de déficit suivants: 3,8% en 2015 à 3,3% du PIB en 2016, puis 2,7% en 2017, passant ainsi sous les 3%, et revenant ainsi dans les clous du fameux "pacte de stabilité" évoqué par François Hollande.

Si cette trajectoire devrait être globalement préservée, elle pourrait toutefois être ajustée à la marge, tout en gardant l'objectif de retour sous les 3% en 2017, selon Les Echos. D'autant qu'une source européenne citée par le quotidien rappelle que "le pacte de stabilité a la flexibilité requise pour faire face à des événements exceptionnels".

Toujours selon les Echos, François Hollande souhaiterait également aller vite sur ce sujet. Les nouvelles créations de postes annoncées lundi devraient ainsi être incorporées au projet de loi de Finances pour 2016, actuellement examiné au Parlement. Le vote solennel sur ce texte étant effectué ce mardi par les députés, la mesure devrait être ainsi ajoutée "dans la suite de la lecture parlementaire", selon Bercy.

J.M.