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Dégradation de la France par Moody's: les marchés restent calmes

Le marché parisien ne tremble pas après la dégradation de la France par Moody"s

Le marché parisien ne tremble pas après la dégradation de la France par Moody"s - -

La perte du triple A français hier soir n’a que très peu pesé sur les différents marchés, à la mi-séance, ce mardi 20 novembre.

La France perd (une nouvelle fois) son triple A, et les marchés restent de marbre. Il faut, en effet, le reconnaître: la dégradation de Moody’s n’avait qu’une influence limitée pour ne pas dire nulle sur les places boursières, au matin de ce mardi 20 novembre.

Vers la mi-séance, le Cac40 accusait un tout petit repli, limité à 0,23%. Les autres places européennes, comme Londres ou Francfort, suivaient cette tendance incertaine, le Dax gagnant autour de 0,20% et le Footsie cédant -0,10%.

Sur le marché de la dette, la France n’a pas tremblé. Les coûts d’emprunts à dix ans ont un tout petit peu augmenté, de 0,04%, sur l’échéance phare, le 10 ans.

La raison de ce faible impact est simple. "Cette dégradation était largement anticipée. La musique était donc déjà jouée, ce pourquoi les marchés ne réagissent pas", explique Denis Lehman, responsable de la gestion obligataire chez Aviva Investors, interviewé dans l’émission Intégrale Placements de BFM Business.

Ce dernier ne pense pas que la situation puisse se dégrader au courant de la journée, avec l’ouverture des marchés américains. Un constat partagé par Stéphane Déo, responsable mondiale de la gestion d’actifs à la banque UBS: "Il n’y aura pas davantage de réactions". Pierre Moscovici lui-même a rappelé que la dette française restait largement attractive.

Les devises non plus n’étaient pas réellement affectées. A la mi-séance l’euro s’échangeait à raison d’ 1,2813 dollars.

Les banques sont les plus exposées

Au niveau des valeurs et des secteurs, les banques, pointées du doigt par Moody’s en raison de leur large exposition à la dette souveraine des pays en difficulté de la zone euro,évoluaient toutes en baisse, à environ -0,60%.

Selon Eric Bleines, directeur adjoint de CCR Asset Management, les établissements franaçis sont les plus exposés à la décision de Moody’s. Si la dette française venait à être malmenée, elles seraient en première ligne, "car elles contiennent dans leur bilan de grandes quantités de dette nationale".

Par ailleurs, Arnaud Tourlet, d’HSBC Wealth Management, note que les entreprises les moins bien orientées ce mardi sont des sociétés très endettées. Parmi elles, Eiffage, Pages Jaunes et France Télécom.

Mais au-delà de Moody’s, les experts expliquent que les investisseurs scrutent un autre enjeu pour la zone euro : la Grèce. Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent, ce soir, pour se prononcer sur le déblocage d’une tranche de l’aide de 31,4 milliards d’euros. Un rendez-vous qui sera très largement suivi par les marchés.

Julien Marion