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Deux ministres à Alstom Belfort pour tenter de rassurer les salariés

Les ministres de l'Économie et des Transports se rendent sur le site Alstom de Belfort ce jeudi. Ils officialiseront des commandes de la SNCF qui, pourtant, doivent d'abord faire l'objet d'un appel d'offres.

Les ministres de l’Économie et des Transports se rendent ce jeudi à Belfort pour rencontrer les salariés d’Alstom. Bruno Le Maire et Élisabeth Borne donneront le top départ d’une commande de vingt locomotives, qui traînait depuis un an. Quand bien même son attribution au groupe ferroviaire n'est toujours pas assurée.

La SNCF a eu besoin de temps pour trouver les 80 millions d’euros nécessaires au paiement de ces nouveaux matériels. Et surtout, pour éviter des contentieux, la compagnie ferroviaire est obligée de passer par un appel d’offres. Il sera lancé dans une quinzaine de jours, et rien ne garantit qu'Alstom le remporte. En outre, l’État n’a pas non plus tenu sa promesse de commandes de six autres TGV pour la ligne Turin-Milan. Un enjeu de 180 millions d’euros, important pour Belfort.

Le TGV coûte trop cher

Certes, l’an passé, deux premiers contrats de quinze TGV et trente trains Inter-cités avaient permis d’alimenter le carnet de commandes de l’usine de l'est. Mais seulement jusqu'à la fin 2019. Or le gouvernement a promis de ne pas fermer de site Alstom avant la fin du mandat d’Emmanuel Macron, soit en 2022 au plus tôt. Un engagement pris le mois dernier lors de l’annonce du mariage entre le groupe français et l’allemand Siemens.

De son côté, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, reviendra sur les enjeux de la réforme du ferroviaire prévue pour 2018. En ligne de mire, la fin du "tout-TGV" partout en France. La ministre des Transports estime que le TGV coûte trop cher. Aux passagers, mais aussi à la SNCF. L’entreprise croule sous 45 milliards d’euros de dettes qui augmentent de 3 milliards d’euros par an. C’est surtout la fin du TGV "omnibus" qui s’arrête dans des petites gares.

Les dessertes TGV, dont 70% sont déficitaires, seront réduites. Élisabeth Borne préfère miser sur les TER, moins coûteux et plus adaptés aux petits trajets. Elle souhaite également développer les transports ferroviaires dans les grandes villes.

N.G. avec AFP