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Finances publiques

Les collectivités devront faire plus d'économies que prévu

Au total, 13 milliards d'euros d'économies seront demandés aux collectivités locales sur le quinquennat. Tandis que le Premier ministre a souhaité ce lundi que leur système de financement soit revu en profondeur.

Il va falloir faire plus d'efforts. Le gouvernement demande désormais aux collectivités territoriales de réaliser 13 milliards d'économies au cours du quinquennat. L'annonce a été faite ce lundi par Gérald Darmanin, le ministre des Comptes Publics, lors de la Conférence des territoires. 

Durant sa campagne, Emmanuel Macron s'était contenté d'évoquer le chiffre de 10 milliards d'euros sur les 60 milliards d'économies qu'il entendait réaliser au niveau national.

Édouard Philippe a quant à lui prôné une "réflexion d'ensemble sur la fiscalité locale", en ouverture de la Conférence des territoires. Le tout alors que des élus s'inquiètent de la suppression annoncée de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables.

"Ce sera dur et ce sera long"

"Nous devons donner plus de prévisibilité et plus de lisibilité sur l'évolution des ressources des collectivités territoriales. Et nous devons engager une réflexion d'ensemble sur la fiscalité locale, sur la taxe d'habitation bien sûr, elle est annoncée, mais plus généralement sur l'ensemble du système de financement des collectivités locales".

"Je n'ai aucun doute sur le fait que ce sera dur et que ce sera long", a ajouté le Premier ministre.

"Plutôt que de parler directement et spontanément de baisse des dotations, nous devons essayer, et c'est un exercice délicat, de trouver un mécanisme assurant la baisse de la dépense publique, la baisse de l'endettement public, plus intelligemment que par l'imposition brutale d'une baisse des dotations". Mais cela "ne veut pas dire qu'on peut contourner une baisse des dépenses", a poursuivi le chef du gouvernement.

"On ne peut pas s'essuyer une nouvelle fois les pieds sur les collectivités locales"

13 milliards, "c'est plus que quelque chose dont nous ne voulons déjà pas", a immédiatement réagi François Baroin, président de l'Association des maires de France. "On ne peut pas s'essuyer une nouvelle fois les pieds sur les collectivités locales. C’est à l’état de prendre à bras le corps ce problème, c’est à l’État de faire des économies, c’est l’État qui représente plus de 80% du total global de la dette publique. Les communes ne représentent que 4,5% donc le gros de l’effort c’est à l’État de le proposer". 

Le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher (LR), a demandé que "l'État s'engage véritablement à respecter les élus, leur rôle et l'action des collectivités". De son côté, Dominique Bussereau (LR), président de l'Assemblée des départements de France (ADF) regrette que "le président n'a jamais été élu local". "Ceci étant, les propos qu'il a tenus jusqu'à présent montrent qu'il connaît le dossier", admet-il. 

Y.D. avec AFP