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Elisabeth Borne passe de la RATP au ministère des Transports

Elisabeth Borne est arrivée à la tête de la RATP en 2015.

Elisabeth Borne est arrivée à la tête de la RATP en 2015. - Eric Piermont-AFP

À la tête de la RATP depuis 2015, cette haute fonctionnaire, qui fut préfète de la région Poitou-Charentes, est nommée ministre déléguée aux Transports auprès de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.

D'une entreprise publique de transports au ministère chargé des Transports: Élisabeth Borne (56 ans) devient, au sein du gouvernement d'Edouard Philippe, la nouvelle ministre de tutelle de son ancien employeur, la RATP. Cette ingénieure des Ponts franchit le Rubicon pour exercer un rôle politique de premier plan.

Arrivée en 2015 à la tête de la régie, cette haute fonctionnaire, diplômée de l'école Polytechnique, occupait auparavant le poste de directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie. Elle a également eu l'occasion de la côtoyer lors de son passage de janvier 2013 à avril 2014, comme préfète de la région Poitou-Charentes.

Préfète de Poitou-Charentes, elle y a connu Ségolène Royal

Élisabeth Borne avait succédé, à la tête de la RATP, à Pierre Mongin, qui a quitté l'entreprise publique moins d'un an après avoir vu son mandat renouvelé, pour rejoindre Engie.

Réputée ferme, cette adepte de la course à pied a laissé un bon souvenir au syndicat Unsa-RATP, qui a apprécié la "franchise" et la "volonté" de ce grand "commis de l'Etat", qui n'a pas eu à affronter de conflit social majeur.

Pour Thierry Babec, responsable de ce syndicat, elle a su moderniser la RATP et lui a fait prendre "fortement le virage du numérique, avec la mise en place d'un département stratégie, l'investissement dans les véhicules automones, les prises de participation dans les start-ups".

Préparer la mise en concurrence de la RATP et la SNCF

Succédant comme ministre en charge des transports à Alain Vidalies, elle aura à préparer la mise en concurrence à venir de la SNCF sur les TGV à partir de 2020 puis les lignes TER et intercités à partir de 2023.

Même logique pour la RATP, son ex-employeur, qui va devoir affronter la concurrence sur son pré carré francilien. Ce sera le cas pour les bus dès 2024, le tramway en 2029 et le métro en 2039. Mais l'échéance n'est pas si lointaine pour les nouvelles lignes en construction. Le premier appel d'offres de la première ligne du du Grand Paris Express, la 15, devrait être lancé en 2018. 

Enfin, elle aura aussi à suivre le délicat projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes, dossier "empoisonné" sur lequel Nicolas Hulot, le ministre auquel elle est rattachée, devrait réitérer son opposition, même s'il s'était incliné devant le "oui" issu de la consultation organisée en juin 2016.

Frédéric Bergé