BFM Business
Economie et Social

Emploi : le pire est derrière nous

-

- - -

Les chiffres du chômage ne sont pas bons : augmentation du nombre de chômeurs de 60 000. Cela corrige l’erreur du mois d’août mais plus fondamentalement, cela montre que l’amélioration de la situation de l’emploi n’est pas encore là.

Nous sommes sur un palier. Bien que la croissance reprenne, elle n’est pas assez vigoureuse pour « inverser la courbe » comme le président de la République l’avait annoncé. En fait le chômage a, comme beaucoup de phénomènes économiques, une composante saisonnière. Septembre est le mois où beaucoup de jeunes quittant le système scolaire se portent sur le marché du travail. Si bien que tous les ans, septembre est un mois où le chômage augmente fortement. C’est pour cela que plutôt que le chiffre brut il faut regarder la tendance. Sur un an, le chômage augmente de près de 8%. Néanmoins, depuis l’été, si on procède à ce que les économistes appellent une « dessaisonalisation » de la série statistique, on constate que nous sommes sur un palier. C’est-à-dire que la détérioration est plutôt derrière nous mais il est clair que la situation ne s’améliore pas.

Quelles sont les perspectives ?

Tout se joue sur la reprise de la croissance. La croissance redémarre mais moins vite que ce qu’espère notre gouvernement. D’abord parce que l’économie mondiale est à la peine. On l’a vu cette semaine avec les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Il y a une dynamique de création d’emplois dans ce pays mais elle est moins forte que ce qui avait été prévu. L’économie de référence qu’est l’économie américaine souffre à la fois des incertitudes politiques et d’un investissement atone. Ensuite, l’économie française est assommée par la fiscalité et l’investissement qui devrait reprendre ne reprend pas. La France qui a des atouts comme le fait qu’elle a une population active qui augmente c’est-à-dire qu’elle a des capacités de travail de plus en plus importante et des compétences normalement de plus en plus affirmée ne met pas ses entreprises en mesure d’en bénéficier.

Que faudrait-il faire ?

Favoriser l’investissement. Au Royaume –Uni, on a baissé l’impôt sur les sociétés à 20% et supprimer 400 000 emplois de fonctionnaires : le taux de chômage est descendu en dessous de 8% ! Il faut faire la même chose : l’avenir, c’est la suppression des emplois d’avenir pour réduire les dépenses publiques et rendre de l’argent aux entreprises.

Jean-Marc Daniel