Epargne,entreprises,écotaxe: Bercy affaibli par les ratés fiscaux
L'exécutif traverse une mauvaise passe. François Hollande a, certes, fait preuve de fermeté, jeudi 31 octobre, face aux dirigeants des clubs de football sur la taxe à 75%. Il n'en reste pas moins que les reculs sur la fiscalité de l'épargne (PEA, PEL, assurance-vie) et sur l'écotaxe, qui est désormais suspendue jusqu'à nouvel ordre, a miné la crédibilité du gouvernement, et a fortiori de Bercy.
En atteste, les critiques de Jean-Louis Beffa, président d'honneur de Saint Gobain et interlocuteur régulier de l'exécutif, à l'égard de Pierre Moscovici.
Invité de BFMTV le 31 novembre dernier, il a expliqué "qu'il est normal que les technocrates, ici le service de la législation fiscale, sortent des idées qu'ils ont depuis longtemps. Ce qui ne marche pas, c'est le filtre politique". "Donc je mets tout à fait en cause le ministre de l'Economie et des Finances et son entourage qui est beaucoup trop composé de technocrates", a-t-il poursuivi.
"Je pense qu'il n'y a plus eu récemment un filtrage politique des propositions de l'administration. D’où ces allers-retours. C’est-à-dire que l'administration produit tout un tas de choses, les réalités parlent, puis on est obligé de revenir en arrière.Il faut donc redonner du pouvoir aux politiques par rapport aux technocrates", a-t-il conclu.
Atmosphère délétère à Bercy
Ces revers fiscaux, en plus de fragiliser l'image de Bercy, semblent aussi créer une atmosphère des plus tendues. Le Monde du 2 novembre rapporte ainsi que les hésitations et reculs intempestifs sur la fiscalité des PEA, PEL, mais aussi sur l'abandon de la taxe sur l'excédent brut d'exploitation ont dégradé les relations entre Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget. "C'est la guerre", déclare ainsi un membre du gouvernement cité par le quotidien.
De quoi alimenter les critiques de l'opposition, mais aussi des chefs d'entreprises qui ne cessent de critiquer les va-et-vient du gouvernement sur la fiscalité.