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Finances publiques

Fabius va à Cuba pour développer sa diplomatie économique

Alain Fabius va à Cuba dans le but d'encourager les entreprises françaises à s'implanter sur l'île.

Alain Fabius va à Cuba dans le but d'encourager les entreprises françaises à s'implanter sur l'île. - -

Le ministre des Affaires étrangères se rend, ce samedi 12 avril, à Cuba, pour la première visite d’un chef de la diplomatie française sur l'île depuis 30 ans. Il mettra surtout l’accent sur l’économie en ouvrant une antenne locale d’Ubifrance.

Une première en 30 ans. Ce samedi 12 avril, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius se rend à Cuba alors qu’aucun chef de la diplomatie française n’avait plus foulé le sol de ce pays depuis 1983.

Sa visite s’inscrit dans un contexte politique réchauffé. Cuba cherche, en effet, à normaliser ses relations avec l’Union européenne, avec laquelle elle reste en froid sur la question des Droits de l’Homme.

La Havane a ainsi accepté début mars une proposition de l'Union européenne permettant d'ouvrir des négociations en vue d'un nouvel accord politique bilatéral. Ce qui qui devrait déboucher sur des avancées économiques. Mais à pas à court terme.

“Les premiers pas en direction d'un partenariat stratégique entre Cuba et l'UE devrait avoir un impact positif sur les échanges à terme mais pas de manière immédiate”, pouvait-on ainsi lire dans la dernière lettre de veille du Trésor français sur Cuba.

"Appuyer les entreprises" françaises

Laurent Fabius compte visiblement ne pas attendre. Durant sa visite, il va ainsi inaugurer une antenne d’Ubifrance, un opérateur qui se charge d'aider les sociétés françaises à s'implanter dans un pays. Son “rôle sera d’appuyer les entreprises françaises dans leur approche du marché cubain”, explique le site du Quai d’Orsay.

Cette initiative s’inscrit dans la diplomatie économique que met en oeuvre depuis pratiquement deux ans le ministre des Affaires étrangères. Récemment Laurent Fabius a d’ailleurs créé une Direction des entreprises et de l’économie internationale au Quai d’Orsay. Il a également réussi, lors du remaniement ministériel, à récupérer le Commerce extérieur dans son portefeuille, au grand dam d’Arnaud Montebourg.

Des échanges encore modestes

Mais l'ouverture de cette antenne d'Ubifrance vise aussi à donner un coup de fouet au commerce avec Cuba. Car, si la France est relativement bien implantée sur l'Île, les échanges restent assez faibles, les exportations tricolores vers ce pays représentant 285 millions d’euros. Ce qui, pour la France, place Cuba au 8e rang des pays d’Amérique Latine, loin derrière le Brésil (4,8 milliards d’euros) ou le Mexique (2,3 milliards d’euros).

Une soixantaine d’entreprises françaises sont actives par le biais de partenariats avec des entités cubaine. Mais le seul investissement d’importance est celui de Pernod Ricard qui, comme le rappelle Usine nouvelle, a passé un accord avec une société détenue par l’Etat cubain pour produire le rhum Havana Club.

“D’autres grands groupes participent aux projets de développement industriels et touristiques de l’Ile”, souligne le site du Quai d’Orsay. Parmi eux Bouygues, Accor, Total, Alstom, Air France ou encore Alcatel-Lucent qui a installé le câble sous-marin en fibre optique du Venezuela à Cuba.

Cuba, de son côté, tente de montrer des gages de bonne volonté. Fin mars dernier, le pays a adopté une loi qui accorde d’importants avantages fiscaux aux entreprises étrangères, dans le but avéré de faire grimper les investissements.

Julien Marion