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Finances publiques

Le FMI revoit à la baisse sa prévision de croissance pour la France

Le Fonds monétaire international ne voit pas de décrue "notable" du chômage avant 2016.

Le Fonds monétaire international ne voit pas de décrue "notable" du chômage avant 2016. - -

Le Fonds monétaire international a abaissé, jeudi 3 juillet, ses prévisions économiques pour la France. Il prévoit désormais une croissance de 0,7% en 2014, et 1,4% en 2015.

A l'instar de l'Insee, le Fonds monétaire international a revu à la baisse, ce jeudi 3 juillet, ses prévisions économiques pour 2014.

Le FMI estime ainsi que la croissance française atteindra cette année 0,7% du PIB, contre 1% lors de sa précédente prévision en avril. Il attend par ailleurs 1,4% en 2015, 1,7% en 2016, 1,8% en 2017 puis 1,9% en 2018 et 2019.

Le gouvernement français espère, lui, 1% cette année, une prévision à laquelle peu d'économistes et organisations internationales croient encore.

Le FMI, dans un rapport consacré à la France, a aussi prévenu qu'il n'attendait pas de décrue "notable" du chômage avant 2016. Le taux devrait selon lui être stable à 10,3% cette année, puis 10,2% en 2015, 10% en 2016, 9,7% en 2017, 9,4% en 2018 et 9,3% en 2019.

L'institution basée à Washington n'est pas non plus sur la même longueur d'onde que le gouvernement pour ses prévisions de déficit public: elle l'estime à 4% du Produit intérieur brut cette année, là où Paris attend 3,8%. Le FMI prévoit un déficit à 3,4% l'an prochain, 2,7% en 2016, 2,1% en 2017, 1,2% en 2018 et 0,3%, quasiment l'équilibre, en 2019. En avril, le FMI estimait que le déficit public français pourrait être contenu à 3% dès l'an prochain.

Moins d'austérité en France

Tout en se gardant d'accabler l'exécutif, le FMI signale dans son rapport qu'il surveillera de près la mise en oeuvre des réformes annoncées.

Le Fonds salue en effet "un ensemble cohérent de réformes basé sur une compréhension correcte des problèmes", une stratégie "ambitieuse" et juge que "le rythme et les moyens de consolidation budgétaire choisis sont les bons". Le FMI déconseille donc à la France de pratiquer encore plus d'austérité, quitte à ce que son déficit dépasse l'an prochain le seuil de 3% du PIB fixé par les règles européennes.

Mais il s'inquiète des "pressions (politiques et sociales) qui pourraient s'accroître alors que des réformes difficiles sont lancées" et juge qu'il "faudrait y résister car il y a peu de marge de manoeuvre".
"Les mesures d'offre sont bienvenues" mais doivent, selon le FMI, "être dopées par des réformes du marché du travail" et une plus grande ouverture à la concurrence de certains marchés. Le FMI plaide ainsi depuis un moment pour une flexibilisation du Smic.

Y. D .avec AFP