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Finances publiques

La France vend l'appartement de son ambassadeur à l'ONU

La France dispose d'1,9 million de m2 de locaux diplomatiques à l'étranger

La France dispose d'1,9 million de m2 de locaux diplomatiques à l'étranger - -

La France poursuit la vente de bâtiments diplomatiques à l'étranger pour financer le budget du Quai d'Orsay. Dernière opération en date: la cession de la résidence de l'ambassadeur de France auprès des Nations Unies à New York.

Pas aussi bien que la résidence du consul de France sur les hauteurs de Hong Kong vendue l'an dernier 52 millions d'euros à un nouveau milliardaire chinois. Mais l'opération ne devrait pas être si mauvaise que cela pour les finances du Quai d'Orsay: il vient de mettre en vente le duplex servant de résidence à notre ambassadeur auprès de l'ONU à New York.

Selon le site French Morning, cité par Le Parisien/ Aujourd'hui en France de ce samedi 11 mai, le bien vaudrait 30 millions d'euros. Encore faut-il trouver preneur à ce prix même si l'appartement est situé Park Avenue, à Manhattan.

A Madrid, cela fait par exemple des mois que la France veut vendre son ancienne ambassade pour en construire une nouvelle. Mais l'Espagne, qui traverse une crise immobilière sans précédent, est déjà saturée de bâtiments haut de gamme à vendre. Même chose en Argentine où la résidence officielle de l’ambassadeur est en vente mais trouve difficilement preneur à 10 millions d’euros.

De même, l'Institut de France à Berlin, que le ministère des Affaires étrangères va mettre en vente, trouvera-il un acheteur en mesure de débourser les 3 millions d'euros demandés ?

Système dérogatoire

Pour équilibre son budget, le ministère des Affaires étrangères orchestre depuis plusieurs années un vaste programme de cession. Il y trouve largement son intérêt car il bénéficie d'un régime spécial : depuis 2006, il perçoit la totalité du prix des ventes de ses biens situés à l'étranger, et non pas la moitié comme pour les autres ministères. Un système qui arrive à échéance en 2015.

Mais en échange, il ne reçoit aucun crédit pour couvrir ses dépenses liées à l'entretien de son patrimoine à l'étranger. En 2011, le Quai a ainsi récupéré 122,2 millions d'euros en 2011. En 2013, 93 millions sont prévus au budget.

Comme le souligne un rapport sénatorial consacré au budget des affaires étrangères, ces ressources sont par nature irrégulières. La crise de l'immobilier ne fait qu'accentuer le phénomène.

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