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François Baroin: la dégradation de la France "est une épreuve pour un ministre des Finances"

François Baroin a très mal vécu la dégradation de Standard and Poor's, lorsqu'il était ministre des Finances

François Baroin a très mal vécu la dégradation de Standard and Poor's, lorsqu'il était ministre des Finances - -

Sur BFM Business, l'ancien ministre des Finances se souvient avoir mal vécu la première perte du triple A, lorsque l'agence Standard and Poor's avait dégradé la France. 10 mois avant Moody's.

Pierre Moscovici a vécu ce que François Baroin a vécu quand il était ministre des Finances : une dégradation de la note de crédit de la France par une agence de notation, Moody’s en l’occurence.

Invité dans l’émission Le Grand Journal de BFM Business, François Baroin explique qu’à l’époque il avait appris la perte du triple A, retiré alors par Standard and Poor’s, via le directeur du Trésor, Ramon Fernandez. 

Il assure ainsi que la dégradation de la dette française est "une épreuve pour un ministre des Finances. Je n’oublierai jamais ce vendredi 13 janvier (le jour où S&P a une première fois privé la France du triple A, ndlr) que j’ai vécu comme un échec, j’aurai préféré conserver le triple A jusqu’à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy".

Mais, pour revenir au présent, il dit "ne pas avoir aimé", la réaction de Pierre Moscovici, qui avait estimé que la décision de Moody’s était "une sanction de la gestion du passé".

"Je n’ai pas aimé le caractère systématique, depuis six mois, qui remet en cause l’héritage du passé (…) Nous avons notre part de responsabilité car nous avons mené une politique de relance par des dépenses publiques supplémentaires pour soutenir la consommation. Mais le prix à payer a été une aggravation des déficits. Cette politique a été menée par des gouvernements dans le monde entier, qu’ils aient été de gauche de droite ou de gauche. Elle doit être assumée aujourd’hui par des gouvernements de gauche comme de droite"

La dégradation de Moody's "n'est pas grave"

Concernant cette deuxième perte du triple A, François Baroin estime qu’il ne s’agit "ni d’un évènement, ni d’un non évènement" . Il rappelle que cette décision était "attendue" et la juge "préoccupante" car "les marchés écoutent plus Moody’s", selon lui, que S&P. Il s’agit également d’"un avertissement sévère, car le fait qu’une deuxième agence enlève le triple A à la France déclenche mécaniquement auprès des investisseurs institutionnels, notamment les assureurs, des nécessités de revoir leurs placements".

Mais il estime également que cette dégradation n’est pas grave car "chacun prend ses distances par rapport aux agences de notations" et que la dette française reste attractive sur les marchés.

En revanche, "le message adressé" par Moodys est clair : la France doit accélérer ses réformes structurelles, autrement, elle se retrouvera dans la ligne de mire des marchés.

Julien Marion