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François Fillon: "il faut faire sauter les 35 heures"

François Fillon était l'invité de BFMTV-RMC, mercredi 6 mars.

François Fillon était l'invité de BFMTV-RMC, mercredi 6 mars. - -

L'ex-Premier ministre était l'invité de BFMTV-RMC, mercredi 6 mars. Très critique envers l'action du gouvernement, il a néanmoins annoncé qu'il voterait en faveur de l'accord sur l'emploi.

Alors qu'il a déjà pris date pour l'élection présidentielle de 2017, François Fillon, invité de BFMTV-RMC, mercredi 6 mars, s'est montré très critique envers la politique menée par le gouvernement socialiste.

L'ancien Premier ministre a pourtant indiqué qu'il voterait en faveur de l'accord sur l'emploi, lorsque celui-ci sera présenté à l'Assemblée nationale. "Je vais le voter, à condition que le Parlement ne le modifie pas. D'abord car c'est un accord entre les syndicats et le patronnat. Je fais partie de ceux qui réclament que le dialogue social en France soit plus moderne et plus efficace. Ensuite, car cet accord va dans le bon sens. C'est un outil qui permet de lutter contre les défections d'entreprises."

Malgré tout, il juge le compromis trouvé entre les partenaires sociaux "largement insuffisant pour relancer la compétitivité du pays".
Pour y remédier, le député de Paris ne manque pas d'idées: "augmenter la TVA en baissant les charges sociales", "agir sur le temps de travail, faire sauter l'affaire des 35 heures" ou "une réforme radicale de la formation professionnelle et de l'indemnisation du chômage".

Les entreprises "sont traînées dans la boue"

L'ancien chef du gouvernement a ensuite évoqué plusieurs thèmes, et n'a pas manqué de tacler l'exécutif en place.

> Sur le rapport entre le pouvoir et les entreprises: "Le climat qui a été créé en France par rapport aux entreprises est désastreux. Nous sommes le seul pays moderne où les entreprises sont montrées du doigt, critiquées en permanence, traînées dans la boue. Le métier de chef d'entreprise est quasiment devenu l'équivalent d'un repris de justice! La fiscalité, le discours de (Arnaud) Montebourg sur les entreprises, etc. Tout cela mis bout à bout, cela crée un climat défavorable."

>Sur la décision des Suisses d'encadrer strictement la rémunération des patrons et de supprimer les parachutes dorés: "Je suis pour l'interdiction des parachutes dorés. Sous mon gouvernement, ces derniers ont été taxés, et nous avions conclu avec le Medef une charte de bonne conduite: pas de parachute doré pour les gens qui ont échoué. Car au fond, c'est cela, le sujet. Si quelqu'un réussit formidablement bien (...) cela ne me dérange pas qu'il gagne beaucoup d'argent."

"La France est dans une situation dramatique"

>Sur l'endettement de la France: "La France est dans une situation dramatique car elle est trop endettée, et sa dette n'a cessé de croître depuis 30 ans. Mais je rappelle que la part d'endettement qui revient à mon gouvernement correspond à une politique de relance au coeur d'une crise qui a failli mettre par terre l'économie française."

>Sur les économies infigées aux ministères: "je ne peux pas l'approuver car lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, il a commencé à mettre en l'air tous les instruments que nous avions mis en place pour freiner la dépense publique.(...)On applique maintenant aux ministères une espèce de toise à 5% qui est évidemment beaucoup plus stupide que la politique que nous conduisions."

>Sur la réforme bancaire: "une petite loi ridicule, censée séparer les activités des banques mais qui ne les sépare pas. Il ne faut pas mentir aux gens."

Y.D.