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François Hollande veut moraliser la politique en attendant la reprise économique

François Hollande compte reprendre l'initiative cette semaine

François Hollande compte reprendre l'initiative cette semaine - -

Après une semaine marquée par le séisme politique né de l'affaire Cahuzac et un week-end où il a fait le dos rond, le chef de l'Etat va tenter de reprendre l'initiative dès ce lundi 8 avril. A défaut de surprise sur la croissance et le chômage, l'Elysée va insister sur la moralisation de la vie politique.

0,1% de croissance cette année contre 0,8% escompté jusqu'à aujourd'hui; un petit 1,2% en 2014; et enfin une éclaircie à 2% pour 2015. Voilà les prévisisons que Paris va transmettre le 17 avril à Bruxelles dans le cadre de son programme de stabilité budgétaire. Tels sont les chiffres que Pierre Moscovici a révélé, dimanche 7 avril sur Europe 1.

Pas de quoi donc exulter pour François Hollande, même si Pierre Moscovici a "souhaité que ce soit plus" que ces prévisions. Si la réalité les confirme, cela signifie en tout cas que la reprise économique et la baisse du chômage ne sont pas pour demain.

Une fois de plus, Jean-Marc Ayrault, en visite ce lundi 8 avril en Indre-et-Loire sur le thème de la compétitivité des entreprises françaises, devrait demander de la patience aux Français avant que la "boite à outils" mise en place par son gouvernement commence à porter ses fruits. Mais dans la conjoncture politique actuelle, ces formules deviennent totalement inaudibles.

Le patrimoine des élus en ligne de mire

Ce n'est donc pas sur le front économique que le chef de l'Etat va pouvoir reprendre la main. La réponse ne peut donc être que politique. Mais sur ce terrain, François Hollande ne veut pas procéder à chaud à un remaniement même si 60% des Français le réclament selon un sondage du JDD. Cette solution démontrerait que le président cède à la pression de l'opinion et de l'opposition.

L'Elysée devrait donc préciser dès cette semaine les réformes évoquées par le chef de l'Etat dans sa courte intervention du 3 avril dernier: publicité du patrimoine des élus, interdiction de briguer un mandat public en cas de condamnation, rappel du non cumul des mandats... En revanche, l'idée d'un référendum sur la moralisation, souhaité par certains socialistes, ne semble pas convaincre à l'Elysée qui préfère un projet de loi examiné dès le printemps.

Ce "choc de moralisation" pourraient être couplées avec les initiatives françaises annoncées dimanche 7 avril par Pierre Moscovici pour améliorer la clarté des transactions bancaires.

Mais tout cela sera-t-il suffissant enrayer pour la défiance des Français dans leurs responsables politiques et dans l'inéfficacité des mesures de lutte contre le chômage ?

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Patrick Coquidé