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Gattaz tacle les programmes de Hamon, Mélenchon et Le Pen

Pierre Gattaz, président du Medef.

Pierre Gattaz, président du Medef. - ERIC PIERMONT / AFP

Ciblant les programmes économiques de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Marine Le Pen, le président du Medef a mis en garde contre ceux qu'il appelle les "apprentis sorciers de l'économie".

"On est à un moment historique du pays, il ne faut pas se tromper de choix". Pierre Gattaz a poursuivi ce mardi, à douze jours du premier tour de la présidentielle, son offensive contre les programmes de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mettant en garde contre "les apprentis sorciers de l'économie". 

Le patron des patrons s'est de nouveau dit "inquiet" de leurs programmes, qu'il avait déjà taclés dans un entretien au Parisien dimanche, y voyant "repli", "renoncement" et "démotivation". Il a notamment comparé celui de Jean-Luc Mélenchon à un scénario "qui se rapprocherait de Chavez au Venezuela" et celui de Marine Le Pen à un "scénario argentin".

"On n'essaye pas ça sur cinq ans"

Interrogé sur la possibilité de voir ces deux candidats qualifiés au deuxième tour, comme l'évoquent certains médias, Pierre Gattaz a dit ne pas "oser" imaginer une telle hypothèse. "C'est désastre économique face à chaos économique", a-t-il dit. Avant de poursuivre: "Il ne faut pas que ce scénario arrive. On n'essaye pas ça sur cinq ans. Regardez l'Argentine en 2000, 15 ans après vous avez encore une inflation délirante, une classe moyenne complètement paupérisée, des fonctionnaires pas payés, plus payés ou mal payés".

Quant au Venezuela, le numéro un de l'organisation patronale a affirmé que "la moitié de la population" y était "en-dessous du seuil de pauvreté". "Il faut revenir sur Terre", a-t-il lancé. Lundi, Benoît Hamon avait déjà répondu sans ménagement aux propos de Pierre Gattaz, estimant qu'il y avait "quelque chose de pourri à la tête du Medef".

Hamon répond violemment

Le candidat socialiste Benoît Hamon a répondu avec virulence au président du Medef à travers une lettre dans laquelle il fait part de sa "consternation" et déplore "l'insulte" qui lui est faite en renvoyant "dos à dos cette gauche dont je suis l'héritier" et "le FN antirépublicain héritier de la collaboration", révèlent Les Échos.

Benoît Hamon assure aimer les entreprises "qui innovent, se développent en créant de l'emploi, en améliorant les conditions de travail de leurs salariés", mais pas celles "qui licencient les hommes comme on jette les mouchoirs ou cherchent à échapper systématiquement à l'impôt". 

Le candidat socialiste réserve également quelques mots à Pierre Gattaz qui, selon lui, se "ridiculise" en étant dans l'"aveuglement dogmatique" et le "cynisme". "Tout le monde n'a pas la chance d'hériter d'une entreprise", ajoute-t-il, avant de conclure : "Votre monde s'éteint. Il est triste et sinistre".

P.L avec AFP