Gaz de schiste: le rapport qu'Hollande a pris soin d'enterrer
C'est un nouveau serpent de mer qui remonte à la surface: le débat sur l'exploitation du gaz de schiste, qui avait quelque peu quitté la sphère public depuis le départ du gouvernement d'Arnaud Montebourg.
Un rapport sur cet épineux sujet, commandé en 2012 par l'ancien ministre de l'Economie et remis l'an dernier à l'exécutif, a été tout simplement enterré par le gouvernement, révèle ainsi ce mardi 7 avril Le Figaro.
Ce rapport, tiré à seulement sept exemplaires, concluait alors à la faisabilité de l'exploitation du gaz de schiste, sans avoir à passer par la fracturation hydraulique, technique controversée et interdite depuis la loi Jacob de 2011.
"C'était le premier rapport officiel qui validait la technologie de stimulation au fluoropropane", explique ainsi un proche du dossier au journal. Cette technologie "présente une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique",conclut le texte.
Une manne de 100 milliards d'euros
En ce sens, le texte préconisait une première phase d'expérimentation, par micro-forages en Île-de-France et dans le Sud-Est. En outre, il soulignait l'importance du gaz de schiste pour l'Hexagone en termes d'emploi et de compétitivité.
Le rapport évoquait ainsi "une manne d'au moins 100 milliards d'euros pour la France" avec à la clef "entre 120.000 et 225.000 emplois."
Tout ceci en vain donc, puisque l'exécutif a rangé ce rapport sur une étagère sans en suivre les recommandations "au grand dam d'Arnaud Montebourg qui refuse aujourd'hui de le commenter, mais confirme son authenticité", selon Le Figaro.
Ne pas froisser les Verts
Le quotidien explique que "la gestion politique du dossier, paralysée par le veto absolu opposé par les Verts et le ministère de l'Écologie, comme la prudence de l'Élysée et de Matignon, a tout simplement enterré" le rapport.
François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu'il n'y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence. Mais Arnaud Montebourg, lui, s'était plusieurs fois déclaré en faveur d'une exploitation "propre" du gaz de schiste, excluant ainsi la technique de la fracturation hydraulique.
En janvier 2014, le Canard Enchaîné avant néanmoins indiqué que le ministre de l'Economie de l'époque avait retardé la publication d'un rapport défendant cette technique ayant recours au fluoropropane. Il s'agissait, là encore, de ne pas froisser les Verts…