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La Grèce espère recevoir l'aide de l'UE et du FMI dans les temps

Le ministre grec des Finances à l'issue d'une conférence de presse au siège du FMI, dimanche. Georges Papaconstantinou a assuré que l'aide des Européens et du FMI serait débloquée à temps pour éviter le risque d'un défaut de paiement, alors que les 45 mil

Le ministre grec des Finances à l'issue d'une conférence de presse au siège du FMI, dimanche. Georges Papaconstantinou a assuré que l'aide des Européens et du FMI serait débloquée à temps pour éviter le risque d'un défaut de paiement, alors que les 45 mil - -

par James Mackenzie et Kristina Cooke WASHINGTON - Le ministre grec des Finances assure que l'aide des Européens et du FMI sera débloquée à temps...

par James Mackenzie et Kristina Cooke

WASHINGTON (Reuters) - Le ministre grec des Finances assure que l'aide des Européens et du FMI sera débloquée à temps pour éviter le risque d'un défaut de paiement, alors que les 45 milliards d'euros pour l'instant prévus apparaissent insuffisants.

Georges Papaconstantinou s'est dit satisfait du déroulement des négociations avec le Fonds monétaire international et ses partenaires européens, ajoutant avoir bon espoir que l'argent soit débloqué en mai afin que son pays puisse honorer sa dette.

Lors d'un point de presse au FMI à Washington, il a minimisé les risques d'un véto de l'Allemagne où l'opinion publique est majoritairement hostile au projet de renflouement du voisin grec.

Même si des retards sont possibles dans certains pays européens en raison de la procédure d'approbation par le parlement, l'aide du FMI pourrait être complétée par des prêts relais d'autres pays européens ayant déjà donné leur feu vert au plan d'aide, a précisé le ministre.

Il est prévu que les fonds du FMI et de l'UE soient débloqués en même temps, a-t-il ajouté.

Athènes a cédé vendredi à la pression des marchés en demandant officiellement l'aide de l'UE et du FMI, augurant d'un renflouement potentiellement sans précédent.

MONTANT REVU À LA HAUSSE ?

Criblée de dettes, la Grèce a déjà annoncé une cure d'austérité, dont une hausse de la TVA et une baisse des salaires des fonctionnaires, mais elle négocie actuellement avec l'UE et le FMI des mesures supplémentaires.

Dans un communiqué diffusé dimanche, le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a déclaré que ces discussions s'étaient accélérées et il a exprimé sa confiance dans la détermination d'Athènes à remettre de l'ordre dans ses finances publiques.

Certains se demandent cependant si le plan d'aide sera suffisant pour calmer l'anxiété sur les marchés et empêcher le pays de faire faillite.

Le ministre canadien des Finances Jim Flaherty a déclaré que son montant serait au final "supérieur à ce qui a été dit précédemment" mais il s'est refusé à préciser les différents montants évoqués dans les discussions.

Alors qu'un journaliste lui demandait si l'aide pourrait atteindre 80 ou 90 milliards d'euros, Georges Papaconstantinou a répondu qu'il ne pouvait pas donner de chiffres précis.

La ministre française de l'Economie et des Finances Christine Lagarde a indiqué de son côté que les 30 milliards d'euros promis par l'Union européenne concernaient seulement la première année de mise en oeuvre du plan d'aide qui porte au total sur trois ans. Des discussions sont en cours pour les deux années suivantes, a-t-elle ajouté.

L'ALLEMAGNE POSE SES CONDITIONS

L'Allemagne, de son côté, a mis ses conditions à l'octroi d'une aide européenne.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a prévenu dimanche qu'il était impératif que la Grèce restructure son économie pour obtenir le feu vert de Berlin et de Bruxelles.

"Le fait que ni l'UE, ni le gouvernement allemand n'aient pris de décision (sur l'octroi de l'aide) signifie que la réponse peut être positive aussi bien que négative", déclare le ministre dans l'édition dominicale du Bild.

Le ministre grec des Finances a réagi en déclarant que son pays avait déjà mis en oeuvre d'importantes mesures d'austérité et que le plan d'aide était assorti de conditions strictes.

Christine Lagarde, a, elle, souligné que les Européens seraient solidaires mais pas complaisants à l'égard de leur voisin en difficulté.

Dans une interview au Journal du Dimanche, elle décrit le mécanisme d'aide conjoint de l'UE et du FMI comme un "cocktail d'indulgence et de grande exigence", ajoutant que les partenaires de la Grèce seront extrêmement attentifs aux résultats obtenus par Athènes dans la remise en ordre de ses finances publiques.

L'Allemagne et la France devraient apporter la moitié des 30 milliards d'euros promis par les Vingt-Sept et le FMI devrait fournir les 15 milliards d'euros restants.

La décision d'Athènes d'activer ce mécanisme d'aide n'a pas suffi à rassurer complètement les investisseurs vendredi, ce que le ministre des Finances grec a dit comprendre.

Les marchés ont encore besoin d'être convaincus que l'aide sera débloquée suffisamment tôt et que la Grèce honorera ses engagements, a-t-il dit.

Certains s'inquiètent également de l'opposition que pourrait rencontrer dans le pays la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'austérité. La police anti-émeutes a utilisé vendredi des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui avaient organisé une manifestation surprise dans le centre d'Athènes.

Selon un sondage publié samedi, plus des deux-tiers des Grecs pensent que leur gouvernement socialiste a tardé à réagir à la crise économique ou l'a mal gérée.

Avec Sophie Hardach à Paris, Noah Barkin à Berlin, George Georgiopolous à Athènes, Tracy Rucinski à Madrid; Gwénaelle Barzic pour le service français, édité par Eric Faye