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Griveaux joue sur "la solidarité entre générations" pour calmer les retraités

"Ça ne veut pas dire que nous n'entendons pas les impatiences, et parfois la colère", a indiqué Benjamin Griveaux.

"Ça ne veut pas dire que nous n'entendons pas les impatiences, et parfois la colère", a indiqué Benjamin Griveaux. - Ludovic Marin - AFP

Le porte-parole du gouvernement demande à chacun "un grand sens des responsabilités".

Le gouvernement entend "l'impatience" des retraités, appelés à manifester jeudi 15 mars contre la hausse de la CSG, mais espère les convaincre que leurs "efforts" contribuent à "la solidarité entre générations", a déclaré son porte-parole Benjamin Griveaux. "J'appelle chacun à un grand sens des responsabilités sur ce sujet. Ça ne veut pas dire que nous n'entendons pas les impatiences, et parfois la colère", a indiqué Benjamin Griveaux à l'issue du conseil des ministres. L'effort demandé aux retraités, "de quelques dizaines voire de quelques centaines d'euros pour les plus fortunés par an, permet à leur génération de tendre la main à la génération plus jeune. C'est aussi ça la solidarité entre générations". 

"Il nous revient inlassablement de l'expliquer et de faire de la pédagogie", a précisé l'Élysée, à la veille des rassemblements organisés par neuf syndicats partout en France. "La pédagogie permet parfois d'éviter les caricatures grossières qui sont faites par les oppositions", a estimé Benjamin Griveaux. "Quand on explique que tous les retraités vont payer la CSG, on ment aux Français parce que 40% d'entre eux en sont parfaitement exonérées", selon lui.

Les retraités vivant seuls avec moins de 1200 euros par mois (1841 euros pour un couple) ne sont pas concernés, insiste le gouvernement. L'augmentation de 1,7% de la CSG depuis janvier "permet à la totalité des actifs de mieux gagner leur vie", de faire en sorte "que le travail paie mieux", ce qui était "au coeur de la campagne du président" Emmanuel Macron, a-t-il insisté. À l'adresse de la droite, Benjamin Griveaux a "rappelé à ceux qui donnent des leçons, que (le candidat des Républicains François) Fillon proposait deux points de TVA pour la totalité des Français, et donc pour 100% des retraités".

Des réformes "nécessaires"

Dans un sondage publié par le service de statistiques des ministères sociaux, deux Français sur trois pensent que leur niveau de vie baissera après la retraite, mais une majorité encore plus large juge que des réformes sont "nécessaires" pour préserver le système par répartition.

Deux tiers des personnes interrogées (65%) estiment que leur niveau de vie sera "moins bon que l'ensemble des Français quand ils seront à la retraite", d'après le "baromètre d'opinion" annuel de la Drees. Ce sentiment est plus prononcé parmi les catégories les moins aisées: employés, ouvriers, mais aussi les 25-34 ans (72%) et les chômeurs (73%). Malgré leur pessimisme, trois quarts des sondés (73%) considèrent que "des réformes supplémentaires sont encore nécessaires" pour protéger le système de retraite par répartition.

Les avis sont partagés entre plusieurs solutions, notamment l'allongement de la durée de cotisation (27%), l'augmentation des cotisations salariales (26%) et le recul de l'âge légal de départ (20%). Seules 2% des personnes interrogées préféreraient "baisser les pensions versées". Le niveau de vie des retraités est la revendication centrale des manifestations organisées jeudi dans toute la France, en réaction à la hausse de la CSG entrée en vigueur en janvier.

D. L. avec AFP