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Finances publiques

Le gouvernement promet "un milliard d'euros d'engagements" pour la Guyane

Les ministres sont en négociation avec les collectifs protestataires.

Les ministres sont en négociation avec les collectifs protestataires. - Jody Amiet - AFP

Les négociations entre les collectifs protestataires en Guyane et les ministres Matthias Fekl (Intérieur) et Ericka Bareigts (Outre-mer) ont lieu ce samedi. Ces derniers ont proposé "un milliard d'euros d'engagements", selon l'AFP.

Vers une sortie de crise en Guyane? Les négociations entre les collectifs protestataires en Guyane et les ministres Matthias Fekl (Intérieur) et Ericka Bareigts (Outre-mer) ont lieu samedi à Cayenne. Les ministres ont proposé aux collectifs 1,085 milliard d'euros d'engagements de l'État , selon l'AFP.

"Nous savons que la crise est profonde et touche tout un territoire", a déclaré Matthias Fekl devant une délégation d'une cinquantaine de personnes, reçue à la préfecture de région à Cayenne. Il y a un "besoin de réponses immédiates, mais aussi d'un travail au long cours", a-t-il poursuivi en précisant que les engagements touchaient la sécurité, la justice, l'éducation ou la santé. 

L'exécutif avait déjà validé un certain nombre de mesures pour répondre aux exigences populaires, telle la création d'un Tribunal de grande instance et d'un centre pénitentiaire à Saint-Laurent du Maroni, la deuxième ville du territoire, ainsi que la suspension de la cession du centre médical de Kourou. La délégation guyanaise s'était présentée devant les ministres avec un cahier de revendications de plus de 400 pages, rédigées par des collectifs appuyés par des élus.

Des revendications sécuritaires, économiques et sociales

Mercredi, le site du quotidien Les Échos avait affirmé que les ministres "seraient en mesure de poser sur la table des négociations un pacte de développement de la Guyane de 4 milliards sur un peu moins de 10 ans". Des informations qui avaient aussitôt été démenties par Matignon. Les ministres ne sont partis avec "aucune enveloppe prédéterminée. On ne travaille pas comme ça. On travaille avec les acteurs à des mesures utiles pour la Guyane, pas sur des chiffres fantaisistes et inventés", selon Matignon.

Une "veille ministérielle" avait été mise en place à Paris pour "parvenir à des arbitrages" dans un laps de temps réduit, avait indiqué jeudi Mathias Fekl, se montrant optimiste.

La Guyane, vaste territoire d'Amérique du Sud (83.000 km2) situé à 7.000 km de Paris, connaît depuis une dizaine de jours un mouvement de contestation d'une ampleur historique, basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales. Le conflit a ralenti la vie économique et maintenu la fusée Ariane 5 au hangar.

Mardi, ce département a connu "la plus grosse manifestation de son histoire", de l'aveu même de la préfecture, avec près de 15.000 marcheurs sur une population de 250.000 habitants. Les 37 syndicats membres de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) avaient voté à la quasi-unanimité la grève générale illimitée qui a commencé lundi.

D. L. avec AFP