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Finances publiques

Hollande se fait le président des petits paysans

François Hollande s'est rendu au sommet de l'élevage pour détailler les mesures comprises dans la future Politique agricole commune (PAC).

François Hollande s'est rendu au sommet de l'élevage pour détailler les mesures comprises dans la future Politique agricole commune (PAC). - -

Le chef de l'Etat a annoncé, ce mercredi 2 octobre, les grandes lignes de la future politique agricole commune pour les cinq ans à venir. Les aides vont être réorientées vers les éleveurs au détriment des céréaliers, qui étaient jusque là les principaux bénéficiaires.

François Hollande se verrait bien marcher dans les pas de Jacques Chirac. En visite à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme) pour le sommet de l'élevage, mercredi 2 septembre, le président français a assuré qu'il donnerait la "première priorité" au soutien de l'élevage, dans la future Politique agricole commune (2014-2020).

Un secteur qui "traverse depuis plusieurs années des diffficultés structurelles", a expliqué le chef de l'Etat. "Les difficultés de travail sont plus lourdes, les coût plus élevés, les cours plus volatils (...), ce temps doit cesser car quand la production animale recule, c'est toute une économie qui s'effondre".

Une "meilleure" répartition des aides

Lors de ce discours, François Hollande a donné les grandes lignes de l'application en France de la Pac, qui doit entrer en vigueur en 2015. Il a notamment tranché sur les deux points de discorde entre les différents syndicats agricoles.

Pour "mieux répartir les aides", François Hollande a annoncé une convergence des aides "progressive à partir de 2015" qui "atteindra 70%" en 2019. C'est-à-dire que chaque agriculteur devra toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare, qui est aujourd'hui de 268 euros.

Les pertes liées à la mise en place de cette convergence seront plafonnées à 30% du montant des aides, a-t-il ajouté.
Il s'agit de mettre fin aux disparités et aux références historiques, certains agriculteurs touchant 375 euros à l'hectare quand d'autres reçoivent à peine 150 euros.

La France restera le premier bénéficiaire de la PAC

En annonçant la nouvelle répartition des aides agricoles dans l'Hexagone, François Hollande ne fait qu'appliquer les règles récemment décidées par les Etats membres au terme de très longues négociations dans le cadre du nouveau budget européen.

Le président français a cependant réussi à éviter le pire: en comparaison avec le projet initial du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, l’enveloppe de la PAC a augmenté de 1,25 milliard d’euros sur 7 ans. Surtout, la France restera le premier bénéficiaire de la PAC en valeur absolue.

Un milliard d'euros par an transféré en faveur de l'élevage

Pour la période 2014/2020, la Politique agricole commune (PAC) restera le premier poste du budget européen, mais sa part baissera quand même de 38% à 33%. Ainsi, les montants dévolus seront de 373,2 milliards, dont 277,9 milliards d’aides directes aux agriculteurs, contre 420 milliards d’euros dans le précédent budget 2006/2013.

Au-delà de son enveloppe à proprement parler, l'accord sur la PAC fait la part belle à l’écologie et à la flexibilité. Le texte propose de conditionner 30% des aides directes au respect des normes environnementales.

La nouvelle PAC entend également donner la possibilité aux Etats d’effectuer des transferts, à hauteur de 15%, entre les sommes consacrées aux revenus des agriculteurs et celles dévolues au développement rural. Ce chiffre de 15% montera à 25% pour les Etats les moins biens dotés. Selon François Hollande, "près d'un milliard d'euros" par an sera transféré pour l'élevage. Cela aura "des effets significatifs pour nos éleveurs", a souligné le chef de l'Etat.

Y.D. avec P.C.