Comment Hollande et Valls vont vendre la croissance en berne aux Français
Irak, embargo russe sur le plan international, et croissance en berne sur le plan intérieur: de quoi gâcher les courtes vacances de l'exécutif.
Jeudi en effet, l'Insee doit annoncer le niveau de la croissance pour le deuxième trimestre. Sans doute une quasi-stagnation, rendant improbable l'hypothèse de 1% retenue par le gouvernement pour 2014. Pour l'atteindre, il faudrait, en effet, arriver à 0,8% de croissance au 3eme et au 4eme trimestre. Autant dire mission impossible.
Déjà, le 1er août, à l'issue du séminaire gouvernemental précédant les vacances, Manuel Valls a préparé l'opinion à "une rentrée difficile". Depuis, le Conseil constitutionnel a retoqué la baisse des charges salariales du Pacte de responsabilité, obligeant l'Elysée et Matignon à trouver un Plan B pour augmenter le pouvoir d'achat des Français modestes alors même que l'économie franche.
Le Premier ministre et peut-être le Président devraient donc s'exprimer sur cette nouvelle donne économique avant même le Conseil des ministre de rentrée, le 20 août, durant lequel sera arrêté l'agenda pour les mois à venir. Manuel Valls a, en tout cas, promis de tenir "un discours de vérité".
Baisse d'impôt dès cette semaine
Hollande comme Valls savent que le message sur la baisse d'impôt sur le revenu que vont constater 3,7 millions de contribuables dans les jours prochains sur leur avis d'imposition ne suffira pas à remobiliser l'électorat.
Pas plus que le désormais sempitenel discours sur les effets attendus du Pacte de responsabilité. "Notre politique, ce sera le pacte, tout le pacte et encore plus loin que le pacte" avait lancé le Premier minisre le 1er août.
De même, l'exécutif peut-il se contenter de rappeler les deux rendez-vous de septembre avec les partenaires sociaux, l'un sur l'apprentissage, l'autre sur les investissements? Trop technocratique pour parler à des Français inquièts et impatients.
Pas d'économies budgétaires supplémentaires
Finalement, malgré la croissance en berne, l'exécutif va surtout expliquer qu'il ne fera pas d'économies supplémentaires au delà des 50 milliards d'euros prévus dans le Pacte de responsabilité. Donc pas de rigueur nouvelle.
A la place,il va donc lâcher sur la réduction du déficit. Ce dernier sera largement supérieur à 3,5% du PIB cette année et l'objectif initial de 3% en 2015 peu réaliste.
L'Elysée va donc demander la mise en oeuvre des flexibilités prévues par l'Union européenne tout en plaidant pour davantage de mesures de relance. Une manière de desserer l'étau qui pèse sur les Français.