Hollande veut baisser les charges des salariés mais comment?
Le pacte de responsabilité est bien maintenu malgré la déroute des Municipales et le départ de Jean-Marc Ayrault de Matignon. François Hollande l'a réaffirmé, hier lundi 31 mars, lors de son allocution télévisée. Mais le chef de l'Etat a ajouté un "pacte de solidarité" en direction des salariés afin qu'ils retrouvent un peu de pouvoir d'achat.
Ce pacte, qui se veut une réponse à ceux qui, à gauche, estiment que l'exécutif en faisait trop en direction des entreprises, prendra entre autres la forme de baisses d'impôt et, nouveauté, de baisses de charges sociales pesant sur les salariés.
Sauf que François Hollande n'a précisé ni le calendrier, ni les modalités de ces baisses, ni les salariés qui en bénéficieraient. Surtout, il n'a pas dit comment elles seront financées.
2 à 3 milliards d'allégement d'impôts ?
Concernant les impôts, François Hollande a certes précisé que la baisse interviendrait d'ici à 2017. Ce qui ne constitue pas une nouveauté puisque le gouvernement Ayrault s'était engagé là dessus.
Mais il est certain que le nouveau gouvernement Valls fera un geste dès cette année. Avant le second tour des Municipales, on évoquait 2 à 3 milliards d'allégements axés sur les contribuables modestes, ceux qui sont au bas du barème. Cela pourrait par exemple prendre la forme d'un nouvel aménagement de la décote dès cette année.
La cotisation retraite augmente
En revanche, la baisse des cotisations sociales des salariés apparaît autrement plus complexe à mettre en oeuvre puisque celles-ci servent à financer les régimes sociaux. C'est en particulier le cas de la principale, la CSG payée entre autres par les salariés au taux de 7,5% (8% avec la Crds).
Jusqu'à présent, il était davantage question de l'augmenter pour consolider les finances des régimes sociaux que de réduire son taux ! Seule une baisse des dépenses des régimes sociaux, l'assurance-maladie en particulier, permettrait cette baisse. Or, François Hollande a également fait de la santé une priorité de son nouveau pacte de solidarité.
Le gouvernement Ayrault étudiait aussi une suppression de la prime pour l'emploi (PPE) remplacée par une baisse de charge correspondante. Mais seuls les foyers modestes seraient touchés.
Ironie de la sitiation, le chef de l'Etat a annoncé le 31 mars une baisse des cotisations alors que la cotisation retraite a augmenté de 0,15 point.