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Plan d'investissement: Paris veut aller plus loin que Bruxelles

Emmanuel Macron songe notamment à apporter de l'argent public au plan d'investissement de Jean-Claude Juncker

Emmanuel Macron songe notamment à apporter de l'argent public au plan d'investissement de Jean-Claude Juncker - Alain Jocard - AFP

Aussi bien François Hollande qu'Emmanuel Macron ont pris la parole ce jeudi 27 novembre pour appeler à aller plus loin que le plan d'investissement sur trois ans présenté la veille par la Commission européenne. Paris veut ainsi davantage d'argent public dans la boucle.

"Bien mais peut mieux faire". Telle serait l'appréciation que pourrait donner la France au plan d'investissements européen présenté la veille par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Tour à tour, François Hollande et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron ont ainsi pris la parole, ce jeudi 27 novembre pour appeler à aller plus loin que les 315 milliards d'euros que ce plan prévoit de lever entre 2015 et 2017.

"Amplifier les ressources"

Le chef de l'Etat est intervenu en premier pour affirmer qu'il est nécessaire "d'amplifier les ressources de ce plan", lors de la conférence environnementale.

Quelques heures plus tard, Emmanuel Macron a, à son tour, manifesté sa volonté de renforcer ce plan d'investissements. S'il a salué le principe de ce plan, il a affirmé "qu'il faut faire mieux", s'exprimant lors de la remise du rapport des économistes Jean-Pisani-Ferry et Henrik Enderlein. "Nous avons besoin de plus de vrai argent", a-t-il ajouté.

Sur ce dernier point, Emmanuel Macron a repris à son compte l'une des propositions du rapport Pisani-Ferry-Enderlein.

Plus de deniers publics

Le plan d'investissement de Jean-Claude Juncker prévoit de dégager 21 milliards d'euros de fonds européens pour lever, via des effets de levier, 315 milliards d'euros.

Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein estiment que cette mise de départ est insuffisante et que les Etats devraient mettre 30 milliards d'euros au total sur la table.

A ce titre Jean-Claude Juncker avait déjà appelé les pays-membres à apporter, s'ils le désirent, des deniers publics pour muscler son plan.

Une initiative qui a séduit Emmanuel Macron. Le ministre français de l'Economie a ainsi jugé "l'idée intéressante", d'autant que l'argent déboursé par les Etats ne serait pas comptabilisé dans le déficit. Emmanuel Macron y voit ainsi vu "une forme de solidarité" entre les Etats-membres.

Un plan "petit bras"

"Nous devons prendre nos risques collectivement" pour que ce plan d'investissement ait "un véritable effet macroéconomique", a poursuivi Emmanuel Macron.

Jusqu'ici le plan de Jean-Claude Juncker a essuyé plusieurs critiques. Ce jeudi sur BFMTV-RMC , Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA, a ainsi jugé que ce plan est "petit bras". "300 milliards pour 28 pays sur trois ans (…) ce n'est pas tout à fait à la hauteur des problèmes", a-t-il considéré. De plus "je suis sceptique sur la capacité à lever 280 milliards d'argent privé avec 20 milliards d'argent public", a-t-il indiqué.

J.M.