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Gattaz: "J'en ai marre de recevoir tous les jours des cours de morale"

Pierre Gattaz dénonce les agissements des uns et des autres.

Pierre Gattaz dénonce les agissements des uns et des autres. - Eric Piermont - AFP

Le président du Medef, Pierre Gattaz, déplore le manque de résultats dans les réformes. "À cause de leur conservatisme fou, ils freinent cet élan de réformes structurelles".

La tension monte. Le président du Medef Pierre Gattaz fustige les "cours de morale" dispensés par des "hommes politiques et des syndicalistes qui n'ont jamais créé un seul emploi", alors que le ton a viré à l'aigre ces derniers jours entre gouvernement et patronat. "Syndicalistes, députés, politiques, tous ne devraient avoir qu'une obsession: créer de l'emploi. Or, ce n'est pas le cas. Certains sont dans des postures idéologiques d'un autre âge et dans la défense d'appareils. Ce sont des destructeurs d'emplois!", s'insurge Pierre Gattaz, dans un entretien au Figaro.

"À cause de leur conservatisme fou, ils freinent cet élan de réformes structurelles absolument nécessaires", poursuit-il. "J'en ai marre de recevoir tous les jours des cours de morale d'hommes politiques et de syndicalistes qui n'ont jamais créé un seul emploi dans leur vie", dit Pierre Gattaz, interrogé sur le fait que les entreprises n'embauchent toujours pas, en dépit des aides du gouvernement et de meilleures marges.

"Nous vivons très mal cette annonce"

Le président de la principale organisation patronale française s'en prend par ailleurs une nouvelle fois à un report de trois mois de baisses de cotisation promises aux entreprises à l'origine pour le 1er janvier 2016. "Nous vivons très mal cette annonce du gouvernement. C'est une enveloppe de plus d'un milliard d'euros qui s'envole. La parole publique est décrédibilisée. Ce réflexe qui consiste à s'en prendre aux entreprises dès que l'on cherche de l'argent pour boucler une loi de finances est incroyable!", dit-il, ajoutant: "Les entreprises avaient construit des plans, intégrant les baisses de charges. Tout est remis en cause!"

Ce report annoncé le 16 septembre et vivement critiqué dans les milieux économiques aide le gouvernement à boucler son budget, en libérant une somme d'un peu plus d'un milliard d'euros qui va à d'autres mesures destinées aux entreprises, via des aides à l'investissement et aux TPE-PME. Le président du Medef n'en est pas à sa première critique virulente du gouvernement ou du système social français. Fin 2014, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll avait même jugé qu'il y avait "un problème Gattaz" après des déclarations controversées de ce dernier sur le licenciement. Le patron des patrons français avait un peu modéré ses propos ces derniers temps, avant que le report des baisses de cotisation ne sonne la fin de la trêve.

D. L. avec AFP