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L'Etat choisit de confier EDF à Jean-Bernard Lévy

Jean-Bernard Lévy est l'actuel PDG de Thales.

Jean-Bernard Lévy est l'actuel PDG de Thales. - Fred Dufour - AFP

VIDEO - François Hollande a confirmé mercredi matin en Conseil des ministres la nomination de Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDF, à la place de Henri Proglio.

Fin du suspens chez EDF. Henri Proglio s'est vu priver de la tête du géant français de l'électricité au profit de Jean-Bernard Lévy. L'actuel dirigeant de Thalès a été nommé par le chef de l'Etat, François Hollande, lors du Conseil des ministres mercredi matin. Son installation à ce poste devra être confirmée par le conseil d'administration d'EDF jeudi, une formalité, l'Etat étant actionnaire à près de 85%. 

Chef d'entreprise averti, Jean-Bernard Lévy a participé au sauvetage de Vivendi, avant de diriger ce groupe. Diplômé de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications, il a débuté sa carrière en 1979 au sein de l'administration des PTT, avant d'entrer au cabinet de Gérard Longuet, alors ministre des Postes et Télécommunications. Après cinq années au sein de l'entreprise Matra-Hachette, il revient, en 1993, au ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications en tant que directeur de cabinet.

"Un grand industriel" pour François Hollande

Après un retour dans le privé en 1994, notamment dans la finance comme associé gérant de la société de gestion Oddo, il rejoint en 2002 Vivendi Universal aux côtés de son mentor Jean-René Fourtou. L'entreprise est alors en situation de débâcle croulant sous 33 milliards d'euros de dette. Après trois années de négociations, restructurations, Jean-Bernard Lévy succède à Fourtou et devient président du directoire de Vivendi en 2005. 

En 2012, Jean-Bernard Lévy devient PDG du groupe de défense Thalès, dont il a renforcé la présence internationale. François Hollande a salué "un grand industriel" qui a "les qualités pour conduire cette grande entreprise qu'est EDF". 

La limite d'âge pour justifier l'exclusion de Proglio

Longtemps favori, Henri Proglio, nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy, pourrait payer pour cette amitié avec l'ex-chef de l'Etat. Agé de 65 ans, le gouvernement a précisé que s'il avait été reconduit, "il aurait été atteint par la limite d'âge dans deux ans". Henri Proglio détient un bilan jugé positif grâce à une bonne résistance financière d'EDF durant la crise, le désengagement de marchés risqués comme le nucléaire américain ou le contrat pour la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre.

Derrière cette éviction, Henri Proglio fervent défenseur du nucléaire n'entrait plus dans la ligne conduite par le gouvernement. "Il y a aujourd'hui une phase nouvelle avec la transition énergétique qui s'ouvre", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Avec la loi sur la transition énergétique, la part du nucléaire dans la production d'énergie doit passer de 75 à 50%. 

J.C avec AFP