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Jean-Luc Mélenchon dévoile sa stratégie de relance économique

Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle. - François Guillot - AFP

Le candidat de "La France insoumise" a présenté dimanche 18 février via les réseaux sociaux le cadrage macro-économique de son programme de campagne. Il espère ramener le taux de chômage à 6% en 2022 et promet une croissance supérieure à 2% par an dès 2018.

Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon compte sur une politique d'investissement et de relance budgétaire pour réduire massivement le chômage et autoriser des taux de croissance et d'inflation très flatteurs au cours du prochain quinquennat, en même temps qu'une réduction de la dette publique.

Le candidat entend ainsi ramener le taux de chômage de 10% aujourd'hui à 6% en 2022 et promet une croissance de la richesse nationale supérieure à 2% par an dès l'année prochaine. Des prévisions largement supérieures à celles du gouvernement actuel, de la Commission européenne ou du FMI. Mais l'équipe de Jean-Luc Mélenchon justifie ce sursaut économique par "l'efficacité" de son programme, "l'Avenir en commun".

Débloquer 100 milliards d'euros et remettre en route l'activité

Très vite après son arrivée à l'Élysée, Jean-Luc Mélenchon débloquerait 100 milliards d'euros d'investissements, financés par l'emprunt. Lors d'une émission entièrement consacrée au chiffrage et de son projet et retransmise en direct sur YouTube et Facebook, le candidat a expliqué qu'il s'agit "d'injecter une masse suffisante qui remette en route l'activité". 

Parallèlement, quelque 173 milliards d'euros supplémentaires seront ajoutés, sur l'ensemble du quinquennat, à la dépense publique actuelle, compensés notamment par la suppression du pacte de responsabilité ou la lutte contre la fraude fiscale. L'équipe d'experts du candidats compte en outre sur une forte progression des recettes (190 milliards d'euros sur cinq ans), liée à la baisse du chômage, mais aussi à un taux d'inflation qui bondirait de proche de zéro aujourd'hui à plus de 4% à la fin du quinquennat

Vers une réduction du déficit public à 2,5% de PIB en 2022

Ce cadrage prévoit également l'augmentation des salaires de six points en moyenne, avec notamment une augmentation du Smic net de 173 euros par mois, quelque 3,5 millions d'emplois créés, dont 2 millions dans le secteur marchand. Il prévoit également une augmentation du taux de prélèvements obligatoires, passant de 45% du PIB aujourd'hui à 49,2% en 2022, compensé par de meilleurs services publics. 

Effet vertueux de cette politique économique, le déficit public (Etat, protection sociale et collectivités territoriales) serait réduit de 3,3% en 2016 à 2,5% du PIB à la fin du quinquennat. Mais en dérogeant à la règle européenne des 3% en 2018, où il se creuserait à 4,8%. Et la part de la dette publique passerait de 95,8% du PIB à l'heure actuelle à 87% en 2022, après également un sursaut à 96,8% en 2018.

A.M. avec AFP