Jean Pisani-Ferry: la France doit "tirer parti" de la mondialisation
Quel sera le visage de la France dans 10 ans? Le commissaire général à la stratégie et la prospective, Jean Pisani-Ferry, a livré une esquisse en rendant un rapport sur le sujet, mercredi 25 juin, à François Hollande.
Invité ce jeudi 26 juin de BFM Business, il est revenu sur ce rapport qui montre que la France est désormais distancée. "Ce n'est pas un effondrement, c'est pas l'Espagne pas l'Italie. Mais, par rapport à des pays qui, il y a 25 ans, étaient dans le même ordre de grandeur en termes de PIB par tête, il y a un certains nombre d'indicateurs qui montrent que nous décrochons et il faut redresser cela", a-t-il développé.
Pour expliquer ce décrochage, il a notamment indiqué que "ce qui faisait nos forces s'est amenuisé et nos faiblesses ont persisté", comme notamment le chômage.
"Il faut être plus connecté"
Evoquant les progrès à effectuer au niveau européen, il a estimé que "l'action doit être l'investissement" car "sur le plan des infrastructures et de l'énergie du haut débit, l'Europe a un retard en matière d'investissement".
Par ailleurs Jean Pisani-Ferry a jugé que "la mondialisation a changé". "Aujourd'hui il y a de plus en plus de demande dans les pays émergents, la logique est donc différente". Selon lui, il faut que la France "tire parti" de cette nouvelle donne et "accepte la réalité du monde d'aujourd'hui qui est que nous n'avons plus le privilège du savoir et de l'innovation". "Il faut être plus connecté", a-t-il résumé.
Concernant les entreprises, le commissaire général à la stratégie et à la prospective a jugé qu'"il faut que notre socle de compétitivité soit plus large" alors que pour le moment ce socle n'est constitué que "de quelques entreprises très performantes dans des secteurs très industriels". Pour lui il faut "élargir" cette base "notamment sur les services".
Jean Pisani-Ferry a également estimé que l'Etat dans 10 ans sera un Etat qui "porte les mêmes exigences et les mêmes valeurs mais qui différencie plus ses moyens d'action". "La dépense publique hors intérêt c'est 54% du PIB. Nous disons, dans 10 ans, il faut avoir baissé de six points et cela est possible car nous ne faisons pas toujours un bon usage de la dépense publique". "Dans 10 ans on dépensera moins d'argent et on aura de meilleurs résultats", a-t-il résumé.