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Finances publiques

Barroso:"les Français doivent être plus ambitieux"

Le président de la Commission européenne appelle également la France a avoir une opinion plus positive sur la mondialisation

Le président de la Commission européenne appelle également la France a avoir une opinion plus positive sur la mondialisation - -

Avant de recevoir François Hollande à Bruxelles, ce mercredi 15 mai, le président de la Commission européenne a confirmé sur Europe 1 qu'il proposerait un délai de deux ans à la France pour assainir ses finances. Mais Paris doit présenter des "réformes crédibles".

François Hollande ne se déplacera pas en terrain complètement miné, ce mercredi 15 mai. Le président de la République est reçu, dès 13h, par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. L'entretien a lieu deux semaines avant que Bruxelles ne rende son avis sur les différents pactes de stabilité transmis par les pays de l'Union.

La Commission rendra alors officiellement son verdict sur l'octroi d'un éventuel délai à certains pays (France, Pays-Bas, Italie, Espagne, Portugal...) pour réduire leur déficit.

Interviewé ce mercredi matin sur Europe 1, José Manuel Barroso a confirmé que dans le cas de la France, Bruxelles est prêt "à proposer un délai de deux à la France jusqu'en 2015", pour ramener le déficit public à un niveau inférieur à 3% du PIB. Un délai qui devra ensuite être avalisé par les Etats-membres en juillet.

Mais la France doit présenter "un programme de réformes crédibles pour regagner sa compétitivité. La vérité est que sur les vingt dernières années, la France a perdu cette compétitivité", constate José Manuel Barroso.

S'opposer à la mondialisation revient "à cracher contre le vent"

Mais il a ensuite voulu souligner l'effort accompli par la France pour redresser ses finances: "la vérité est que la France a fait de grands efforts pour réduire son déficit nominal qui était de 7,5% en 2009. Désormais, elle vise 3,7%".

Toujours sur ce sujet, le président de la Commission européenne a en partie épousé la position du gouvernement français, en affirmant que "les règles se concentrent désormais sur la réduction du déficit structurel". "Il ne faut pas rester sur une application aveugle du pacte de stabilité et de croissance".

Néanmoins, il a appelé à poursuivre les efforts: "est-ce que les Français sont satisfaits que le premier poste de dépense soit consacré à la charge de la dette?", a-t-il feint de demander. "Il faut continuer l'assainissement budgétaire", a-t-il poursuivi ajoutant que "de nombreux pays restent sous la pression des marchés" et que "la meilleur façon d'assurer notre souveraineté devant les marchés est de réduire la dette publique".

José Manuel Barroso a également jugé que les Français devraient être "plus ambitieux" par rapport à "certaines opportunités du monde contemporain", notamment la mondialisation. Pour lui s'opposer à ce phénomène revient "à cracher contre le vent".

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Julien Marion