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Economie et Social

L'économie française est en "état d'urgence" selon Macron 

Le ministre de l'Economie plaide à sa façon pour le volontarisme industriel

Le ministre de l'Economie plaide à sa façon pour le volontarisme industriel - François Loresti-AFP

Le ministre de l'Economie estime impératif de relancer l'investissement industriel pour sauver l'économie française, dans une interview au Monde du 16 novembre. Il plaide aussi pour la stabilité de la politique gouvernementale afin de redonner confiance aux chefs d'entreprise.

A la différence de son prédécesseur au ministère de l'Economie, Emmanuel Macron ne doit pas se rendre au Salon du made in France organisé ce week-end à la Porte de Versailles. Mais comme Arnaud Montebourg, le nouveau jeune premier du gouvernement affirme que l'industrie a bien un avenir en France.

Baisse du coût du travail

" Mon ambition est de faire repartir l'investissement productif", précise-t-il dans une interview au Monde daté du 16 novembre. "L’adoption du pacte de compétitivité et du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a déjà produit des premiers résultats : le coût horaire du travail en France dans l’industrie vient de repasser en dessous de celui de l’Allemagne. Mais il faut encore aller plus loin, car c’est vrai que notre rétablissement prend plus de temps que prévu." 

Il faut "moderniser notre pays car l'économie française "est en état d'urgence", poursuit Emmanuel Macron. Il promet que"'intégralité de l'effort annoncé pour les entreprises sera maintenue coûte que coûte".

Ironie du calendrier: vendredi après-midi, les députés PS ont pourtant voté dans le cadre de l'examen du projet de budget une baisse des "investissements d'avenir" pour financer les dépenses publiques supplémentaires en 2015 ! 

Industrie 4.0

Après le bug de l'exécutif sur les hausses d'impôts en 2015, Emmanuel Macron reconnait que "les entreprises manquent de confiance dans la stabilité des mesures annoncées par le gouvernement, et dans l'avenir. Cela a freiné les décisions d'investissement (...) C'est pourquoi il faut tenir, ne pas donner le sentiment qu'on hésite", poursuit-il.

"La France a perdu la bataille de la montée en gamme et de la robotisation de son industrie. Ce qui compte aujourd’hui, c’est d’arriver à repousser les frontières de l’industrie classique. Il faut pour cela gagner la bataille de l’industrie 4.0, celle qui associe les usines, le numérique et les services. C’est cela la nouvelle frontière industrielle. L’usine du futur est au cœur de cet enjeu", développe-t-il.

A propos du soutien aux entreprises en difficulté, le ministre de l'Economie concède que cela doit "rester du cas par cas". "Il faut privilégier le pragmatisme et la discrétion dans ce genre d'affaires". Flèche à peine voilée à son prédécesseur Arnaud Montebourg qui n'hésitait pas à mettre les dossiers sensibles sur la place publique pour les faire avancer. 

Désengagement d'EDF ? 

Interrogé enfin sur la vente de certains actifs de l'Etat en 2015, en particulier des participations dans EDF ou la Française des Jeux (FDJ), le ministre de l'Economie élude en affirmant que "nous allons commencer par d'autres entreprises comme les aéroports régionaux, ou encore des sociétés où l'Etat dispose de droits de vote double qui lui permettent de garder un poids important". 

P.C