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L'écotaxe n'est pas complètement enterrée

L'écotaxe poids-lourds pourrait finalement voir le jour en Ile-de-France si Claude Bartolone était élu président de la région.

L'écotaxe poids-lourds pourrait finalement voir le jour en Ile-de-France si Claude Bartolone était élu président de la région. - Bertrand Langlois - AFP

Le candidat à la présidence de la région Ile-de-France, Claude Bartolone, a indiqué que s'il était élu en décembre, il instaurerait la morte-née écotaxe poids-lourds dans la région.

L'écotaxe poids lourd pourrait renaître de ses cendres. Claude Bartolone, tête de liste socialiste pour les régionales en Ile-de-France, a annoncé dimanche que s'il était élu en décembre, il mettrait en place une écotaxe poids lourds francilienne.

Invoquant le besoin de "recettes" de la région, qui va "devoir moderniser" le système de transports "puisque l'Etat nous a laissé tomber sur les infrastructures de transports, les rails, les caténaires, la signalisation" et "les wagons qui n'ont pas encore été changés", Claude Bartolone a annoncé sur France 3 "une taxe sur les poids lourds, étrangers en particulier, qui traversent notre région, l'écotaxe régionale".

"Sans imposer ni les usagers des transports ni nos entreprises, qui payent le versement transport, il faut qu'on ait des moyens pour qu'enfin, notamment au niveau gouvernemental, on se rende compte qu'il ne faut pas abandonner les transports du quotidien, comme le RER A, pour le tout TGV", a ajouté l'élu PS de Seine-Saint-Denis. Comme on lui faisait remarquer que cette promesse ressemblait à un gage pour les écologistes, Claude Bartolone a répondu: "C'est un gage aux socialistes aussi".

Lutter contre le "tout-camion"

"Tous ceux qui ont envie à la fois de faire face aux engagements que nous allons prendre dans le cadre de la COP 21 et tous ceux qui ont envie de faire attention à cette double transition, écologique et énergétique, doivent se dire 'maintenant, ça va, il faut des actes précis'", a poursuivi celui qui est aussi président de l'Assemblée nationale depuis 2012.

A ses yeux, "on ne peut pas simplement assister à ce flux nord-sud en Europe des camions sans qu'il y ait une régulation et qu'on trouve les moyens d'améliorer les transports en commun pour lutter contre le tout camion ou le tout voiture".

Emmanuelle Cosse (EELV), tête de liste des écologistes aux régionales en Ile-de-France, a annoncé lundi que la lutte contre la pollution de l'air serait son "objectif majeur" dans la région capitale, avec un plan de 3 milliards d'euros sur la mandature. Elle s'est engagée à mettre en place au titre de l'expérimentation qui serait donnée aux régions une "pollutaxe pour les poids lourds et les autocars internationaux" pour un rendement espéré de 400 millions d'euros par an.

Matignon refuse les écotaxes locales

En août, Matignon a coupé court aux velléités d'élus locaux de ressusciter au niveau régional l'écotaxe, abandonnée en 2014 par l'exécutif. L'idée avait été lancée par le député du Pas-de-Calais et ancien ministre Frédéric Cuvillier, avec lequel Pierre de Saintignon, tête de liste PS aux régionales pour le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s'était dit "d'accord". Dans la foulée, Claude Bartolone s'était déclaré "favorable" à une telle taxe en Ile-de-France.

"Ecotaxe en Ile de France: oui mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au 'martyre fiscal' des entreprises franciliennes!", avait réagi sur Twitter le 11 août Valérie Pécresse, actuelle chef de file de la droite et du centre pour les régionales en Ile-de-France. Dans le "pacte régional pour l'air" proposé lundi par Valérie Pécresse (Les Républicains) et ses alliés Chantal Jouanno (UDI) et Yann Wehrling (MoDem), figure d'ailleurs la mise en place d'un péage de transit pour les poids lourds qui traversent la région sans s'y arrêter.

N.G. avec AFP