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La Banque centrale allemande tacle Hollande

Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, demande à la France de donner l'exemple en matière budgétaire.

Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, demande à la France de donner l'exemple en matière budgétaire. - Mattias Pettersson - Flickr - CC

Dans un entretien accordé au Monde et paru ce 13 août, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, s'en prend ouvertement à la politique économique et budgétaire du gouvernement français.

La BuBa tâcle la France et son président. Dans une interview accordée au Monde daté de ce 13 août, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, la Banque centrale allemande, rappelle que la France se doit de donner l'exemple, et affirme qu'"il n'y a pas de scénario déflationniste".

"La France est un pays économiquement puissant mais […] elle a des défis structurels à relever, elle doit redresser sa compétitivité et réduire le niveau très élevé de ses dépenses publiques". S'il reconnaît que le pacte de responsabilité va dans le bon sens, il enjoint le gouvernement français à "continuer dans cette voie afin qu'une France renforcée puisse jouer son rôle au sein du moteur franco-allemand".

Plus loin, le président de la BuBa ne mâche pas ses mots. En référence aux demandes successives de l'Hexagone de délais pour ramener son déficit à 3% du PIB, il estime que "la France doit exercer son leadership en Europe en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire", tranche-t-il.

La croissance ne peut venir de l'extérieur

Il se dit en outre "sceptique quant à l'idée qu'on puisse réclamer plus de croissance depuis l'extérieur […] ni aux gouvernements voisins, ni à la Banque centrale européenne ". C'est à chaque pays de créer chez lui un environnement favorable, explique-t-il.

La France devrait donc se concentrer sur ses propres réformes. D'autant que, selon lui, "la situation en zone euro n'est pas si sombre que le gouvernement français le laisse penser". Le patron de la Bundesbank considère ainsi qu'il n'y a "pas de scénario déflationniste avec à la clé, un risque de baisse de la consommation".

"La reprise est fragile, admet-il, mais l'inflation et la croissance devraient repartir progressivement". Un message très clair pour appeler la France à mettre sa maison en ordre avant de compter sur ses partenaires européens.

Caroline Morisseau et BFMBusiness.fr