BFM Business
Finances publiques

La Cour de comptes craint un nouveau dérapage des finances publiques

La Cour des comptes estime que les dépenses de l'Etat et des collectivités doivent être surveillées de près.

La Cour des comptes estime que les dépenses de l'Etat et des collectivités doivent être surveillées de près. - Thomas Samson - AFP

Des "risques réels" de dérapage de la dépense publique ont été évalués par la Cour des comptes, qui vient de publier son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques.

Même si le déficit public a été très légèrement réduit en 2014, la situation des finances publiques françaises reste plus déséquilibrée que celles de nombreux pays européens. C’est le constat qu’effectue la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques, publié mercredi 24 juin. Et, selon elle, certains dérapages ne sont pas à exclure.

La Cour évalue ainsi ce possible dérapage entre 1,8 et 4,3 milliards d’euros, portant notamment sur les missions Travail et emploi, et Solidarité et insertion et Défense. Selon les Sages, les dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales devraient être particulièrement surveillées.

Par ailleurs, la Cour des comptes estime que 8 milliards de crédits gelés par le Gouvernement en 2015 pour faire face aux dépenses imprévues ne serviront qu’en partie à combler ce possible dérapage.

"Aucune inquiétude" pour le ministère des Finances 

La Cour affirme que le déficit pourrait se situer autour "de l’objectif du programme de stabilité" en 2015, si le "pilotage des dépenses est particulièrement stricte". Pour rappel, le gouvernement s’est engagé cette année auprès de ses partenaires européens à réduire son déficit public de 3,8% de son PIB, soit 21 milliards d’économies dans la dépense publique.

Le Ministère des finances n’a de son côté "aucune inquiétude particulière", évoquant la "gestion tendue classique à ce stade de l’année". Parmi les risques, la Cour des comptes évoque notamment l’aléa de la non-livraison des navires Mistral à la Fédération de Russie -qui entraînerait un remboursement conséquent- et de la vente des fréquences hertziennes si elle est reportée à 2016.

La Cour met donc en garde le gouvernement et prône l’intensification des réformes structurelles et des efforts d’économies au cours de l’année, ainsi qu’une grande vigilance sur la dépense publique. "L’objectif de réduction du déficit public en 2015 est limité. Pour 2016 et 2017, l’objectif est plus ambitieux mais il repose sur des mesures d’économies qui ne sont pas encore identifiées aujourd’hui", indique-t-elle.

Victoire de Faultrier-Travers avec AFP