BFM Business
Finances publiques

La courbe du chômage ne devrait pas s'inverser en 2015

L'Unédic prévoit un nouvel accroissement du nombre de demandeurs d'emploi, et un dérapage du déficit de l'assurance-chômage.

L'Unédic prévoit un nouvel accroissement du nombre de demandeurs d'emploi, et un dérapage du déficit de l'assurance-chômage. - Philippe Huguen - AFP

La France pourrait compter plus de 100.000 demandeurs d'emploi supplémentaires à la fin de l'année, selon les prévisions de l'Unédic publiées ce vendredi. Conséquence, le déficit de l'assurance chômage devrait se détériorer.

Même si le moral des Français semble s'améliorer, les prévisions n'en sont pas moins pessimistes. Celles de l'Unédic, l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage, en témoignent.

Le chômage devrait encore s'aggraver en 2015, avec 104.000 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires en métropole, anticipe en effet l'institution. 

Ces projections correspondent malgré tout à un ralentissement de la hausse du chômage, après une année 2014 qui aura vu affluer 182.000 demandeurs d'emploi supplémentaires, selon l'organisme.
A fin novembre, Pôle emploi dénombrait déjà 181.000 nouveaux chômeurs, pour un record de 3,49 millions en métropole.

L'Unédic est plus pessimiste que lors de ses précédentes prévisions publiées fin septembre. A l'époque, elle tablait sur 150.000 demandeurs d'emploi supplémentaires en 2014 et 96.000 en 2015.

Cette dégradation est due à des "anticipations de conjoncture revues à la baisse", explique l'Unédic dans un communiqué. Ces projections se basent sur une croissance réévaluée par le "consensus des économistes" à 0,4% pour 2014 et 0,8% pour 2015. Le gouvernement, lui, table sur 1% cette année.

Les comptes de l'assurance chômage impactés

Avec, pour conséquence directe, la détérioration du déficit du régime devrait se détériorer, pour atteindre 4,4 milliards d'euros en 2015, après 3,9 milliards l'année dernière. Fin 2015, la dette de l'assurance chômage devrait ainsi culminer à 25,9 milliards d'euros.

Mais cela aurait pu être pire. "A fin 2015, la dette aurait été supérieure d'un milliard d'euros sans la nouvelle convention d'assurance chômage" entrée en vigueur au 1er juillet 2014, assure l'organisme paritaire.

Les nouvelles règles, approuvées par trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) et le patronat, durcissent le régime de certains allocataires, comme les intermittents du spectacle ou les cadres touchant une importante indemnité de départ.

Y.D. avec AFP