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Finances publiques

La croissance n'a pas décollé en 2014

La croissance française fait pâle figure face à celle de l'Allemagne

La croissance française fait pâle figure face à celle de l'Allemagne - Joel Saget - AFP

Le PIB a finalement progressé de 0,4% sur l'ensemble de 2014, selon une première estimation publiée par l'Insee ce vendredi. Michel Sapin a reconnu que ce chiffre était encore trop faible mais qu'un redémarrage plus net est attendu en 2015.

Finalement, la croissance aura tout juste atteint les prévisions du gouvernement. Le PIB a, en effet, progressé de 0,4% en 2014, selon une première estimation de l'Insee publiée ce vendredi 13 février, soit exactement ce que visait l'exécutif depuis septembre dernier.

Ce chiffre fait toutefois pâle figure face à la performance du voisin allemand qui a encore revu à la hausse sa croissance pour 2014 à 1,6% du PIB, ce vendredi, grâce à un excellent dernier trimestre (+0,7%).

Or justement, sur le seul quatrième trimestre, l'activité française a été proche de l'arrêt, avec une hausse du PIB de 0,1%.

La résistance de la consommation des ménages

Dans le détail, les composantes de la croissance révèlent les forces et les faiblesses de l'Hexagone.

Ainsi, la consommation des ménages a fait preuve d'une certaine résistance, progressant de 0,6% sur l'ensemble de 2014. Soit deux fois plus que l'an dernier. L'Insee évoque ainsi "une accélération".

L'investissement des entreprises a peiné à décoller, avec une timide hausse de 0,3% sur l'ensemble de l'année. Enfin le commerce extérieur a, comme d'habitude, plombé le chiffre global (-0,4%). Les stocks ont, eux, légèrement contribué à la croissance (+0,3%).

Autre chiffre donné par l'Insee: la production a progressé de 0,6% pour 2014. 

Sapin promet du mieux pour 2015

Réagissant à la publication de ces chiffres le ministre de Finances Michel Sapin a reconnu que ce 0,4% de croissance est "évidemment encore trop faible". Il s'est toutefois voulu rassurant en affirmant que pour 2015 "les conditions sont réunies pour permettre une redémarrage plus net de l'activité".

Rien de bien nouveau sous le soleil de fait puisque le ministre avait déjà confié à Libération fin janvier qu"il n'y a plus beaucoup d'excuses pour que la croissance ne reparte pas", citant la baisse de l'euro et des cours du pétrole, ainsi que l'action de la Banque centrale européenne. Pour rappel, le gouvernement vise cette année 1% de croissance. Et Michel Sapin l'a encore bien souligné: à partir de ce chiffre "on recrée de l'emploi".

Néanmoins, rappelle Emmanuel Lechypre, éditoraliste et directeur de l'Observatoire de BFM Business, la reprise n'est pas encore tout à fait palpable. "Pour le moment la reprise est dans les chiffres de prévisions, et n'est pas dans les chiffres de l'activité. Elle est entre les deux, à savoir dans les enquêtes de conjoncture sur l'opinion des chefs d'entreprises. Il y a quelques signes, quelques petits cailloux,(…) mais effectivement la reprise est encore là", explique-t-il. 

J.M.