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Finances publiques

La croissance française a ralenti au premier trimestre

Le PIB français n'a augmenté que de 0,3% au premier trimestre.

Le PIB français n'a augmenté que de 0,3% au premier trimestre. - Fred Dufour - AFP

Le PIB a connu une hausse de 0,3% lors des trois premiers mois de l'année, contre 0,7% lors du trimestre précédent.

La croissance économique a fortement ralenti au premier trimestre, retombant à 0,3% contre 0,7% au trimestre précédent, en raison notamment d'une consommation des ménages peu dynamique, selon une première estimation publiée ce vendredi par l'Insee.

Ce chiffre est légèrement inférieur à la prévision publiée le 20 mars par l'organisme public, qui avait alors tablé sur 0,4% de croissance. Il est en revanche conforme à la dernière estimation de la Banque de France et de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

D'après l'Insee, cette décélération - qui intervient après cinq trimestres consécutifs de croissance supérieure ou égale à 0,5% - s'explique par le faible dynamisme des dépenses des ménages, qualifiées "d'atones".

Ces dernières n'ont augmenté que de 0,2%, soit le même rythme qu'au dernier trimestre 2017, malgré un rebond marqué de la consommation en énergie (+1,4% après -0,6%) lié aux faibles températures enregistrées en février et mars.

Le ralentissement s'explique également par de moindres investissements, tant au niveau des entreprises (+0,5% après +1,6% fin 2017) que des ménages (+0,5% après +0,6%), ajoute l'organisme public.

Un acquis de croissance de 1,2%

Le commerce extérieur, qui s'était fortement redressé entre octobre et décembre, a quant à lui eu un effet nul sur la croissance: les exportations sont ainsi restées stables (-0,1% après +2,5%), tout comme les importations (0% après +0,4%).

Dans ce contexte, la production totale de biens et services a nettement ralenti, avec une croissance de 0,3% contre +0,9% au trimestre précédent, avec un repli marqué dans le secteur manufacturier (-1,1 % après +1,5%).

Ce coup de mou, largement anticipé par les économistes, ne remet toutefois pas en cause la croissance économique prévue pour l'ensemble de l'année 2018, qui devrait bénéficier de l'élan de 2017 (2% de croissance).

Selon l'institut statistique, l'"acquis de croissance" - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité stagnait d'ici à la fin de l'année - est d'ores et déjà de 1,2%.

Le gouvernement, dans son programme de stabilité budgétaire publié mi-avril, a dit parier sur une croissance de 2% cette année. Ce chiffre est légèrement supérieur à la prévision de la Banque de France (1,9%) mais inférieur à celui de l'OCDE (2,2%) ou du FMI (2,1%).

Y.D. avec AFP