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La croissance française meilleure que prévu en 2015

La reprise a été plus soutenue qu'attendu en ce début 2015.

La reprise a été plus soutenue qu'attendu en ce début 2015. - Reuters-Dado Ruvic

Le PIB français a progressé de 0,6% au premier trimestre 2015 selon les estimations de l'Insee parues ce mercredi. Un taux supérieur aux 0,4%  que prévoyait l'institut.

Le gouvernement ne ratera pas cette occasion de se réjouir. La croissance au premier trimestre a été meilleure que prévu: à 0,6% contre une prévision de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année, a annoncé l'Insee ce mercredi 13 mai. En revanche, sur les trois derniers mois de 2014, l'institut a révisé à la baisse son estimation qui est passée de 0,1% à 0%.

Cette performance s’explique par ce qu’on a appelé l’alignement favorable des planètes: baisse du pétrole, baisse de l’euro, baisse des taux d’intérêt et robinet du crédit grand ouvert par la BCE, atténuation de la rigueur budgétaire.

Grâce à cet alignement favorable, le premier étage de la fusée reprise s’est allumé : à savoir un regain de commandes qui incite les entreprises à produire.

Des signes de fragilité?

L'Insee montre également que la consommation des ménages a progressé de 0,8% sur les trois premiers mois de l'année, après être resté stable à +0,1% au quatrième trimestre 2014.

Cette accélération surprise de la croissance ne provient par contre pas de l'investissement, qui ne s'est pas repris en ce début d'année. Au contraire, il a globalement reculé de -0,2% au premier trimestre, après une baisse de 0,4% au quatrième trimestre. C'est clairement un signe de fragilité. 

Il n'empêche que le processus de reprise est là. En témoigne par exemple la contre-performance de l'Allemagne sur la même période. Quand bien même elle profite aussi de ces facteurs de croissance extérieurs, son PIB n'a progressé que de 0,3% au premier trimestre 2015, alors qu'elle attendait une croissance de 0,5%.

Une formidable nouvelle pour François Hollande

Donc la reprise est bien partie pour se poursuivre, même si c’est à un rythme moindre qu’en début d’année. Mais encore faut-il pour cela que les conditions financières restent stimulantes, autrement dit que le pétrole et l’euro ne remontent pas trop.

Pour l’instant, les petites tensions observées ces derniers jours ne remettent pas en cause le chemin parcouru à la baisse depuis six mois. La BCE va laisser grand ouvert le robinet du crédit, et le marché du pétrole croule sous des stocks qui excluent une nouvelle flambée.

Mais le gouvernement peut-il se permettre de laisser le sort de croissance entre les mains imprévisibles et capricieuses des marchés ? Ce serait le pire des choix car il faut au contraire qu’il profite de cette aisance financière pour mettre en place les réformes qui augmenteront notre potentiel de croissance à long terme: marché du travail, formation, logement, simplification administrative…

Néanmoins ces chiffres constituent une formidable nouvelle politique pour François Hollande: cette statistique est la plus favorable du début du quinquennat et de loin! La droite comme les frondeurs ne peuvent plus dire que la politique de l'exécutif ne marche pas.A quelques semaines du Congrès PS, sacré bonne nouvelle !

Il s'agit également d'une bonne nouvelle politique vis-à-vis de Bruxelles et des partenaires européens : le chiffre de l'Insee donne raison à Hollande qui militait en faveur du desserrement de la rigueur et va faciliter le respect des objectifs de réduction des déficit.

Emmanuel Lechypre, édité par N.G. et J.M.