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Macron: "La vie d'un entrepreneur est plus dure que celle d'un salarié"

Nicolas Dufourq et Emmanuel Macron estiment tous deux que la vie des entrepreneurs est plus dure que celle des salariés.

Nicolas Dufourq et Emmanuel Macron estiment tous deux que la vie des entrepreneurs est plus dure que celle des salariés. - AFP - Montage BFM Business

A deux jours d'intervalles, Emmanuel Macron et Nicolas Dufourcq, deux personnalités nommées par François Hollande aux plus hautes responsabilités ont expliqué, l'un sur Europe 1, l'autre sur BFMTV que la vie des entrepreneurs étaient plus dure que celle des salariés.

La vie des entrepreneurs est bien plus dure que celle des salariés. Ce n'est pas un haut dirigeant des Républicains qui le dit, mais deux personnalités nommées par François Hollande aux plus hautes responsabilités. Le premier à tirer, lundi 18 janvier, a été Nicolas Dufourcq, le président de BPI France, suivi ce mercredi par Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie.

Précisément, pour le patron du bras financier de l'Etat dont le rôle est d'aider les entreprises d'avenir à se financer et à lancer des projets "les entrepreneurs ont des vies bien plus difficiles que les salariés". Invité par Europe 1, Nicolas Dufourcq a comparé l'entreprenariat à de "l'héroïsme", notamment en raison d'un emploi du temps délirant : "le jour, c'est l'entreprise. La nuit, c'est l’administratif".

Nicolas Dufourcq a ensuite regretté que les créateurs d'entreprise aient longtemps manqué de "considération". Un message que le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a visiblement entendu. Car celui que les frondeurs du PS tiennent pour bien trop libéral a repris ce mercredi la phrase du chef de la BPI quasiment mot pour mot.

Des argumentaires bien distincts

"La vie d'un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d'un salarié. Il ne faut jamais l'oublier", a affirmé le patron de Bercy à l'antenne de BFM TV et de RMC. "Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties", a-t-il insisté.

Ici s'arrêtent les similitudes. Les raisons pour lesquelles les deux dirigeants louent le courage des entrepreneurs servent des argumentaires bien distincts. Le patron de la BPI explique ainsi pourquoi l'organisation qu'il dirige va se mettre à leur chevet en 2016, leur allouer plus de moyens. Le ministre de l'Économie, lui, a prononcé cette phrase dans le cadre d'un plaidoyer en faveur du plafonnement des indemnités de licenciement qui peuvent être réclamées aux Prud'hommes.

"Je ne connais aucun entrepreneur qui embauche quelqu'un et à qui cela fait plaisir de renvoyer son salarié. C'est que ça va mal ou que ça se passe mal avec lui", a expliqué Emmanuel Macron ce matin. "Qu'est-ce qui bloque tout? L'absence de visibilité. L'entrepreneur se dit 'est-ce-que j'ai le droit de me tromper? Est-ce que si ça va mal demain, je pourrai m'adapter'", a expliqué le ministre. "C'est cette visibilité qu'il faut leur donner", a-t-il souligné.

La mesure lui tient à cœur: elle figurait dans sa loi pour la croissance avant d'être retoquée par le Conseil constitutionnel. François Hollande l'a remise à l'ordre du jour lors de la présentation de son plan pour l'emploi lundi.

N.G.