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Finances publiques

La hausse du budget des armées approuvée par l'Assemblée

Le budget des armées devrait augmenter.

Le budget des armées devrait augmenter. - Fred Dufour - AFP

L'Assemblée nationale a approuvé l'actualisation de la loi de programmation militaire. Elle prévoit une hausse du budget.

Bonne nouvelle pour les militaires. L'Assemblée nationale a approuvé mardi par 291 voix contre 195 et 64 abstentions l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM) 2015-2019, qui prévoit 3,8 milliards d'euros supplémentaires pour la Défense sur cette période. Socialistes et radicaux de gauche ont voté pour, UDI et écologistes se sont abstenus tandis que le Front de gauche et les Républicains ont voté contre. Le projet de loi doit être maintenant discuté au Sénat.

L'actualisation de la LPM, qui définit les grands objectifs et les moyens de la politique de défense, a été imposée par les attentats de janvier et le déploiement express de 10.000 soldats devant des lieux de culte, notamment juifs (opération Sentinelle). François Hollande a décidé de pérenniser cette mobilisation militaire sur le territoire national à raison de 7.000 hommes, un dispositif qui peut être relevé à 10.000 hommes pendant un mois, en renfort de la police et de la gendarmerie.

Les suppressions de postes massives de ces dernières années vont être ralenties et les effectifs de la force opérationnelle de l'armée de Terre - les unités de combat - renforcés de 66.000 à 77.000 hommes. Ce ne sont plus 33.000 postes qui seront supprimés sur la période 2014-2019 mais 15.000. Le budget supplémentaire de 3,8 milliards d'euros servira essentiellement à financer des emplois (2,8 milliards) et des équipements (hélicoptères Tigre, NH90, avions de transport et ravitaillement américains C130..).

En 2015, le budget de la Défense est de 31,4 milliards d'euros. François Hollande a aussi décidé de mettre fin au recours aux ressources extrabudgétaires jugées trop incertaines, qui seront remplacées par des crédits budgétaires sonnants et trébuchants. Les Républicains ont voté contre car "le compte n'y est pas, c'est dix à quinze milliards qu'il manque", selon leur orateur Philippe Vitel. Certains membres de ce groupe se sont néanmoins abstenus comme l'ancien ministre Jean-François Lamour qui juge que le texte "répond sur le papier aux attentes de nos armées".

"Une inflexion positive"

"Cette LPM ne répondra pas à tous les besoins mais c'est une inflexion positive", a estimé pour l'UDI Philippe Folliot, dont le groupe s'est abstenu. L'Assemblée a également approuvé la mise en place d'un droit d'association pour les militaires, son interdiction ayant valu à la France d'être condamnée à deux reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme. La création de syndicats reste en revanche interdite, de même que le droit de grève et de manifestation.

Les écologistes ont salué "ce progrès social et ce progrès du droit" mais se sont abstenus en raison des divergences avec "certains choix lourds, notamment la sanctuarisation de l'arme nucléaire au détriment des forces conventionnelles", a expliqué leur co-président François de Rugy. Le texte instaure enfin l'expérimentation pour deux ans du service militaire volontaire (SMV), nouvelle piste d'insertion professionnelle pour des jeunes en difficulté sur le modèle du Service militaire adapté (SMA) outremer.

Ce service sera expérimenté à la rentrée en Lorraine puis dans l'Essonne et à La Rochelle en 2016. Il pourra concerner 300 jeunes d'ici fin décembre et un millier ensuite.

D. L. avec AFP