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Economie et Social

La primaire à droite, un scrutin coûteux mais probablement rentable

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La participation aux scrutins des 20 et 27 novembre sera déterminante dans la désignation du candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. Mais elle le sera aussi pour les finances des Républicains.

Si l’issue du scrutin s’avère être particulièrement indécise, les cadres du parti Les Républicains peuvent en tout cas se montrer sereins quant au financement de la primaire de la droite et du centre. Car les comptes de l’élection, dont le premier tour a lieu ce dimanche 20 novembre, seront certifiés et rendus publics "à l’euro près".

Le tout sous le contrôle de la Haute autorité, une instance se définissant comme "indépendante de tous partis politiques" et reconnue par l’ensemble des candidats. Selon ses estimations, l’organisation du scrutin coûtera "environ 8 millions d’euros", soit bien plus que les 3,5 à 4 millions d’euros de la primaire socialiste en 2011. Ce qui pourrait en partie s’expliquer par l’installation d’un plus grand nombre de bureaux de vote (10.000 contre 8.500 en 2011).

Pour être rentable, 2 millions d'électeurs par tour suffisent

Les candidats, eux, ont dû financer leur campagne de manière autonome, notamment par l’intermédiaire de leurs micro-partis respectifs, qui collectent les dons.

Pour rentrer dans ses frais, LR mise donc sur une forte participation. Chaque électeur devant débourser 2 euros par tour, si 2 millions de Français se déplacent ce dimanche et le suivant, l’opération sera donc bénéficiaire. Le surplus sera destiné au financement de la campagne du candidat désigné. Imaginons qu'au soir du deuxième tour de cette primaire, 5,5 millions de suffrages se soient exprimés (comme ce fut le cas pour la gauche en 2011) les organisateurs se retrouveraient avec un "pactole" de 3 millions d'euros.

Sur son site, la Haute autorité assure que cet éventuel bénéfice ne servira "en aucun cas" à renflouer les caisses du parti. C’est pourtant indirectement le cas: les dépenses du candidat étant remboursées par l’État (dans la limite du plafond légal), c’est bien à LR que reviendra in fine une partie de l’argent des votants.

Yann Duvert