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La situation chez Air France "est un immense gâchis", estime Pavageau

Pascal Pavageau était l'invité de Vendredi Ruth Elkrief. Le nouveau secrétaire général de Force ouvrière s'est exprimé sur le résultat de la consultation des salariés d'Air France. Un vote ayant entraîné la démission de Jean-Marc Janaillac, le PDG de la compagnie aérienne.

"On ne contourne pas les organisations syndicales. On négocie, on discute", a martelé ce vendredi le nouveau secrétaire général de Force ouvrière sur BFMTV. Pascal Pavageau a dénoncé "l'aberration de la méthode" employée par la direction d'Air France dans le conflit l'opposant aux salariés. Depuis début avril, l'ensemble des salariés de la compagnie aérienne réclame une revalorisation des salaires, gelés depuis 2012. 

"La négociation, la revendication et le rapport de force ce n'est jamais une prise d'otage", a indiqué Pascal Pavageau, soulignant que la direction d'Air France a, plusieurs fois, refusé de négocier avec les représentants syndicaux de l'entreprise.

"Contourner les organisations syndicales et refuser la table de la négociation en renvoyant chaque salariés à sa propre responsabilité, c'est nier le modèle social de la négociation et c'est, quelque part, prendre en otage les salariés et les organisations syndicale", a commenté sur BFMTV le successeur de Jean-Claude Mailly. 

"On se retrouve dans une situation aberrante" 

Le secrétaire général de Force ouvrière estime que le rejet (formulé par 56,44% des salariés d'Air France) de la proposition d'accord salarial soumise par la direction, ayant entraîné la démission du PDG, Jean-Marc Janaillac, n'a "rien d'un coup de théâtre".

"Les syndicats de FO avaient clairement appelé les salariés à voter "non" [à la proposition de la direction, ndlr]. La direction aurait du nous écouter et négocier", a précisé Pascal Pavageau. Ce dernier estime d'ailleurs que la situation actuelle chez Air France "est un véritable gâchis".

"On se retrouve dans une situation aberrante où la grève a coûté aux salariés et à l'entreprise (de l'ordre de 300 millions d'euros) alors qu'il eut été tellement simple de rattraper le retard salarial et de redistribuer la richesse produite", a-t-il indiqué. 

Antonin Moriscot