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Economie et Social

Lagarde : « Revoir toutes les politiques publiques »

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Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, a évoqué le budget et les réformes en matière de fiscalité.

Guillaume Cahour : Le débat sur le budget 2008/2009/2010 et 2011 a commencé hier, avec plusieurs points importants : 30 000 fonctionnaires en moins, ce qui fait environ un départ à la retraite sur deux qui ne sera pas remplacé. Il y a aussi des crédits en hausse pour certains ministères, notamment celui de l'enseignement ou celui de la justice, mais aussi, pour beaucoup de ministères, des crédits en baisse par exemple pour l'emploi ou l'écologie. Est-ce que ça c'est une politique de rigueur ?

Christine Lagarde : C'est ce que le Président de la République a souhaité, c'est-à-dire la réforme en profondeur de tous les services qui concourent à l'exercice de la fonction gouvernementale. Aujourd'hui nous avons tout un mécanisme qui consiste à revoir toutes les politiques publiques, ça s'appelle la RGPP, et l'on regarde, ministère par ministère, sous l'autorité du Président de la République et du Premier Ministre, si les dépenses consacrées à telle ou telle politique sont bonnes, si elles doivent être maintenues en l'état, réduites ou exercées par quelqu'un d'autre.

Guillaume Cahour : Est-ce que le gros des économies dans les ministères c'est le personnel ou c'est autre chose ?

Christine Lagarde : Ce qui est prévu sur la période triennale et sous l'autorité d'Eric Woerth qui mène cet exercice-là en qualité de Ministre du Budget des comptes publics et de la Fonction Publique, c'est un exercice qui consiste à véritablement descendre toutes les lignes budgétaires, pour réduire au maximum la dépense et pour l'affecter de la façon la plus efficace possible aux bénéfices du public.

Guillaume Cahour : Ça ressemble à une politique de rigueur en ce qui concerne les crédits, à la partie crédit du budget, et il y a aussi les recettes, et ça c'est plus de votre registre. En matière d'impôt, est-ce que là aussi il faut s'attendre à une politique de rigueur, c'est-à-dire avec des impôts qui ne baisseront pas voire qui augmenteront ?

Christine Lagarde : En matière d'impôt, il y a beaucoup à dire : depuis un an que nous sommes en place, nous avons mis énormément de réformes en cours, et je pense que dans mon domaine de la fiscalité, nous avons en particulier allégé la fiscalité considérablement sur les heures supplémentaires. C'est une mesure très importante, qui a d'une part renforcé la valeur travail, et qui d'autre part permet de remettre de l'argent dans l'économie sous forme d'augmentation du pouvoir d'achat, et qui permet aujourd'hui à six entreprises sur dix d'utiliser le mécanisme et à peu près à 6 millions de français de bénéficier des heures supplémentaires sans impôts. La deuxième mesure à laquelle je pense, qui a aussi permis une diminution des impôts, c'est le crédit impôt recherche. C'est une mesure que nous avons mis en place pour soutenir l'effort d'innovation des entreprises, et que nous avons triplé depuis le 1er janvier.

La rédaction-Bourdin & Co