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Peter Hartz, le père des réformes du travail allemandes, futur conseiller de Hollande?

Les idées de Peter Hartz pourraient alimenter l'Elysée dans sa politique économique.

Les idées de Peter Hartz pourraient alimenter l'Elysée dans sa politique économique. - -

La presse d'outre-Rhin affirme que l'homme, à l'origine des réformes du marché du travail mises en place par Gerhard Schröder, a été reçu le 12 novembre à l’Elysée. La présidence a démenti, ce 28 janvier, qu'il deviendrait conseiller.

Peter Hartz est un nom qui fait trembler l’Allemagne. Celui qui est à l’origine des réformes controversées de l’Agenda 2010 de Gerhard Schröder pourrait exporter ses idées pour le marché du travail en France, où les derniers chiffres du chômage sont mauvais.

En tout cas, selon le quotidien régional sarrois Saarbrücker Zeitung, Peter Hartz a été reçu le 12 novembre à l’Elysée par François Hollande. Le président français avait alors discuté avec lui des réformes menées en Allemagne. 

Pour la France, Peter Hartz a déjà présenté un plan en 60 pages, baptisé "Cahier 53", au think tank "En Temps Réel". Il n’a toutefois pas souhaité commenter l'information concernant une implication dans la politique économique française.

De son côté, la présidence a démenti, ce 28 janvier, qu'il deviendrait conseiller. "François Hollande l'a reçu il y a deux mois à sa demande pour un entretien informel" a expliqué le conseiller politique du président.

Des réformes controversées

Peter Hartz, ancien membre du directoire de Volkswagen, avait été chargé par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder de réformer le marché du travail allemand. Entre 2003 et 2005, quatre lois avaient été promulguées à partir de ses propositions. Mais il n'a jamais été ministre.

La plus controversée d’entre elles, baptisée Hartz IV, a mis en place les "ein-euro job", des emplois payés un euro de l’heure pour les chômeurs. Elle a aussi réduit la durée d’indemnisation chômage de 32 à 12 mois.

Peter Hartz avait aussi réformé le fonctionnement de l’agence allemande pour l’emploi, avec plus de formations et la possibilité de proposer de l’intérim. Enfin, ses réformes avaient créé le système des "Ich-AG", équivalent allemand de l’auto-entrepreneuriat.

Baisse du taux de chômage en Allemagne

Ses réformes ont permis de faire chuter sensiblement le taux de chômage allemand, qui a perdu plus de trois points entre 2003 et 2013.

Mais les détracteurs de l’Agenda 2010 de Schröder dénoncent une pauvreté accrue pour les chômeurs et les travailleurs précaires, et un dérèglement du marché du travail. Ainsi, le nombre de travailleurs intérimaires a triplé entre 2003 et 2012, et 1,4 million de salariés perçoivent un revenu complémentaire à cause de leurs faibles revenus.

A.D.