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Finances publiques

Le fonds d'aide aux victimes du terrorisme en danger

Les victimes de l'attentat de Charlie Hebdo et leurs familles ont touché des milliers d'euros via ce fonds.

Les victimes de l'attentat de Charlie Hebdo et leurs familles ont touché des milliers d'euros via ce fonds. - XAVIER LEOTY - AFP

Ce fonds qui sert à indemniser les victimes directes et indirectes des actes terroristes en France sera bientôt dans le rouge. La taxe qui permet de l'alimenter pourrait donc être réévaluée.

Alerte pour l'aide aux victimes de la terreur. Le Parisien indique ce dimanche que le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) sera dans le rouge dès 2016 si la contribution qui le finance n'est pas réévaluée.

"A l'horizon 2016, il y aura plus de décaissements que d'encaissements", a déclaré Stéphane Gicquel, membre du conseil d'administration et également secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accident collectifs (Fenvac). "C'est un vrai sujet d'inquiétude. Il faut être vigilant, on ne veut pas entrer dans une spirale de déficit", a-t-il ajouté.

Depuis sa création en 1986, près de 100 millions d'euros ont été versés. Ce fonds est alimenté grâce à une taxe de 3,30 euros prélevée sur chaque contrat d'assurance. Mais cette taxe qui permet d'alimenter le fonds n'a jamais augmenté depuis trois ans.

Une réévalution autour d'un euro souhaitable

Plusieurs milliers d'euros ont été versés aux victimes de Charlie Hebdo grâce à ce fonds. Chaque année, 20.000 personnes, victimes de viol, membres de la famille de victimes de meurtres, anciens otages, en bénéficient.

"Depuis onze ans, on fuit le débat sur la contribution. Chaque année, le conseil d'administration a demandé de réévaluer cette contribution, mais Bercy nous a toujours répondu par la négative", a poursuivi Stéphane Gicquel, en espérant "une prise de conscience" du ministère des Finances.

Selon lui, une réévaluation "autour d'un euro" serait souhaitable. "Mais il faut que la décision soit prise suffisamment rapidement pour que cette réévaluation puisse s'appliquer sur les contrats d'assurance 2016", a-t-il souligné.

Malgré un contexte de "menace terroriste" mis en avant par le gouvernement, notamment depuis les attentats de janvier à Paris, "nous avons actuellement 1,4 milliard d'euros de fonds de réserve, ce qui nous permettrait de tenir sept ans sans aucune rentrée d'argent supplémentaire", a-t-il précisé.

N.G. avec AFP