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Le Maire: les grèves ont fait perdre "0,1 point de richesse nationale" 

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a estimé dimanche sur BFM Politique que les grèves à Air France et à la SNCF ont un impact global sur l'économie française de 0,1 point de PIB.

Les conflits à la SNCF et Air France n'ont toujours pas trouvé de porte de sortie. Résultat, les trafics ferroviaire et aérien sont toujours perturbés. En permettant de faire circuler les travailleurs et les consommateurs, le secteur des transports est important dans une économie. La baisse de son activité a mécaniquement un impact sur la croissance globale du pays. 

"Il y a un impact direct sur le tourisme" et "sur le transport des matières premières" notamment les agriculteurs pour qui "ça commence à poser de vraies difficultés", a pointé dimanche le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, invité de BFM Politique. 

Les mouvements de grève ont également un "impact indirect sur la réputation de la France", a-t-il ajouté, car l'on voit "tout d’un coup revenir cette vieille idée que la France est le pays des grèves à répétition".

"J’estime l’impact global de ces grèves sur l’activité française à 0,1 point de PIB, de richesse nationale", a dévoilé Bruno Le Maire. "Ça n’est pas négligeable", a-t-il poursuivi, soulignant les efforts fournis par les acteurs économiques "pour redonner de la croissance et de la création d’emplois en France".

"J’espère qu’on sortira très vite de cette logique de grève et qu’on retrouvera le chemin de la raison", a-t-il conclut. 

La grève de 1995 avait fait perdre 0,2 point de PIB

Le conflit à Air France a débuté fin février. L'intersyndicale, qui réunit toutes les professions (pilotes, personnels naviguant et au sol) demande une augmentation de salaire de 6%. Les salariés ont rejeté vendredi la consultation lancée par le PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac, qui a, dans la foulée, annoncé sa démission. 

À la SNCF, les cheminots protestent contre la réforme du rail, notamment les questions de la reprise de la dette de la compagnie par l'État et le futur statut des salariés du secteur - les embauches au statut de cheminot cessant dès le 1er janvier 2020. Après une journée de mobilisation le 22 mars, les travailleurs du rail mènent des séquences de deux jours de grève tous les cinq jours depuis le 3 avril. Le Premier ministre, Édouard Philippe, reçoit les syndicats ce lundi. 

L'impact des grèves sur la croissance varie selon leur intensité et leur durée. La référence en la matière est la mobilisation de 1995. Le pays avait été bloqué pendant trois semaines, faisant perdre 0,2 point de PIB. Le mouvement était plus fort - rassemblant des salariés du privé et des fonctionnaires - mais plus court que celui que mènent actuellement les cheminots. 

J.-C.C.