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Finances publiques

Le Maire vante "une baisse sans précédent" de l'impôt sur les sociétés

Bruno Le Maire juste avant son intervention devant le patronat

Bruno Le Maire juste avant son intervention devant le patronat - BFM Business

Le ministre de l'Économie était interviewé par BFM Business avant son intervention en clôture de l'université d'été du Medef. Bruno Le Maire en a profité pour aborder les mesures fiscales contenues dans le budget 2018.

Pour clôturer la 19e Université d'été du Medef, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire était l'invité de l'Heure H sur BFM Business. Le locataire de Bercy en a profité pour confirmer la baisse de l'impôt sur les sociétés qui sera contenue dans le projet de Budget pour 2018.

"Je vous confirme que l'impôt sur les sociétés qui pèse sur les bénéfices et donc sur la capacité de nos entreprises à créer de l'emploi passera de 33,3% à 25% en 2022. Nous ferons progressivement cette baisse", a affirmé Bruno Le Maire.

Une baisse en plusieurs étapes

Et devant les patrons, le ministre de l'Économie a levé le voile sur la trajectoire qui sera adoptée:

"Nous commencerons avec un taux de 28% dès 2018 sur la fraction des bénéfices inférieurs à 500.000 euros pour toutes les entreprises. Nous baisserons le taux général à 31% pour tous les bénéfices à partir de 2019, tout en maintenant évidemment le taux de 28% pour les bénéfices inférieurs à 500.000 euros. Ce sera ensuite 28% en 2020 pour tous les bénéfices, 26,5% en 2021, et 25% en 2022. [...] Cette trajectoire sera inscrite dès le projet de loi de finances 2018".

Le locataire de Bercy a également rappelé la volonté du gouvernement de supprimer l'impôt sur la fortune. "Nous ne maintiendrons qu'une contribution sur les actifs immobiliers. Et l'immobilier comme outil de travail restera exonéré de toute imposition", a-t-il préciser, expliquant que cette mesure visait à "attirer les investisseurs", "enrayer la fuite des talents" et "récompenser la prise de risque".

La transformation du CICE "pas négociable"

Quoi qu'il en soit, Bruno Le Maire a vanté "une baisse sans précédent qui va améliorer la profitabilité des entreprises et qui va profiter à tous les Français" car "au bout du compte, c'est dans l'intérêt général d'avoir des entreprises fortes qui créent des emplois".

Évoquant la transformation du CICE en baisses de charges, qui aura lieu en 2019 et qui inquiète le patronat, il l'a maintenue et confirmée. "Ce n'est pas négociable. Je suis venu l'année dernière ici à l'Université d'été du Medef. J'ai discuté avec beaucoup de chefs d'entreprises. J'ai fait au cours des cinq années passées près de 500 déplacements en France. J'ai rencontré des centaines d'entrepreneurs et tous m'ont dit: 'le CICE c'est trop compliqué il faut le transformer en allègement de charges'. Emmanuel Macron a mis ça noir sur blanc dans son projet. Ensuite quand on le fait, on nous dit 'il faut garder le CICE il ne faut pas faire d'allègements de charges'. On ne peut pas travailler comme cela", a-t-il développé.

Bruno Le Maire a d'ailleurs fait valoir que cette mesure présentait "un avantage majeur" en garantissant "la pérennité de cet allègement de charges". "Un crédit d'impôt peut être supprimé d'une année sur l'autre. Un allègement de charges est définitif".

Innovation, formation et zone euro

Plus globalement, le ministre de l'Économie souligne que "le tissu économique reste fragile" même si "quelques chiffres sont meilleurs". "Notre croissance reste en-dessous de ce que nous pourrions faire si le cadre économique était plus favorable", a-t-il insisté. "Nous pouvons faire beaucoup mieux, nous pouvons rendre nos entreprises plus profitables et nous allons créer le cadre économique pour cela", a-t-il conclu.

Le ministre de l'Économie a par ailleurs souligné l'importance de la Recherche et de l'innovation, indiquant que l'État sanctuarisera le crédit impôt recherche et qu'il cédera dans les prochaines semaines "des participations dans des entreprises du secteur concurrentiel pour alimenter un fond qui devra atteindre 10 milliards d'euros et dont les produits serviront à financer l'innovation de rupture".

Bruno Le Maire a également mis l'accent sur la formation des salariés, la qualifiant "d'enjeu majeur pour notre pays", et sur la question éducative. "C'est en gagnant la bataille éducative que nous pourrons gagner demain la bataille économique", a-t-il fait savoir.

Le locataire de Bercy a enfin appelé à "transformer la zone euro en continent économique à part entière, aussi puissant que la Chine et que les États-Unis". Il a appelé à plus de fermeté en rappelant qu'une proposition sur la taxation des GAFA sera déposée le 15 septembre prochain à Tallin.

J.M.